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Mali : Déclaration sur la détention arbitraire du Président du parti SADI Dr OUMAR MARIKO

D 3 janvier 2022     H 06:30     A Mohamed Diarra     C 0 messages


A tous les invités de la presse, à tous les membres du PRCF co-organisateur de cette conférence de presse, à tous les membres du Comité de défense des Acquis démocratiques, à tous les défenseurs des droits humains , à tous les progressistes, merci à tous.

Qui ne connaît pas Dr OUMAR MARIKO sur la scène politique malienne, africaine et internationale ?

Médecin de formation, OUMAR MARIKO est né le 4 février 1959 à Diallan dans le cercle de BAFOULABE dans la région de KAYES. Très tôt à l’école primaire il devint pionnier et à l’age de 10 ans il devait mettre le foulard autour du cou du président MODIBO KEITA en visite dans sa contrée. OUMAR MARIKO devint triste et même très en colère lorsqu’il apprend l’arrestation du président MODIBO KEITA le 19 novembre 1968 par la bande du lieutenant MOUSSA TRAORE au service de l’impérialisme français. Losqu’OUMAR MARIKO écouta le discours du jeune lieutenant putschiste, il dira que MOUSSA TRAORE ne pourra pas être son président. A coté de son père KARAMOKO MARIKO, vétérinaire de son État et originaire de NIACOURAZANA dans le cercle de KOLONDIEBA, OUMAR MARIKO va s’intéresser à la politique.

Pour ne rien arranger à la haine du jeune OUMAR MARIKO contre les militaires putschistes du Comité Militaire de Libération Nationale (C.M.L.N), le président MODIBO KEITA après 10 ans de détention fut empoissonné dans des circonstances jusqu’à présent jamais totalement élucidées par le peuple malien.
De retour dans son terroir après la mutation de son père, le jeune collégien OUMAR MARIKO s’engage dans le syndicat estudiantin à savoir l’Union nationale des Élèves et Étudiants du Mali (UNEEM).

Lorsqu’il décroche son Diplôme d’Étude Fondamentale (D.E.F), il est orienté au Lycée de BADALABOUGOU communément appelé "la Colline du Savoir" qui fait face dans le paysage de Bamako à la "colline du Pouvoir" qui représente le palais présidentiel occupé par le dictateur Moussa TRAORE. C’est à BAMAKO qu’OUMAR MARIKO rencontra des leaders estudiantins de l’époque DJIGUIBA KEITA dit P.P.R, TIEBILE DRAME, ABDOUL KARIM CAMARA dit CABRAL etc.. Dans les années 1977 à 1980, la dictature procéda à des assassinats, à des déportations dans le bagne de TAOUDENIT, KIDAL... , des tortures et contraint certains leaders estudiantins à l’exil dont VICTOR SY, BONIFACE DIARRA, TIEBILE DRAME entre autres.

Le leader du mouvement ABOUBACAR CAMARA "CABRAL" et IBRAHIM SORY TIOCARY furent assassinés en mars 1980 comme un prélude à la suite de la lutte pour la future génération.

Suite à cette décapitation, toute la décennie 1980 -1990 est consacrée par le pouvoir militaire organisé en parti unique U.D.P.M au musellement de toute velléité de quelconque organisation politique, associative ou à connotation syndicale ou politique. OUMAR MARIKO et ses camarades continuent la lutte dans la clandestinité ce qui lui vaudra son emprisonnement en 1987 pour propos outrancier envers le général dictateur MOUSSA TRAORE. Il fut condamné par la "célèbre" juge MANASSA DANIOKO après 11 mois de détention en prison.

Le jeune étudiant OUMAR MARIKO avec ses compagnons décident de faire renaître l’ancienne organisation estudiantine UNEEM un certain 27 octobre 1990 et le syndicat prend le nom de l’Association des Élevés et Étudiants du Mali (AEEM). Cette association à sa tête OUMAR MARIKO sera le fer de lance de l’insurrection populaire de mars 1991 qui engendra la chute du régime militaire au prix de plus de 200 morts et des centaines de blessés. Le "soldat de la démocratie malienne" le lieutenant colonel AMADOU TOUMANI TOURE à la tête de l’aile patriotique de l’armée malienne se range aux cotés de son peuple pour arrêter le bain de sang. OUMAR MARIKO rentre de façon fracassante avec ses compagnons dans l’histoire du MALI.

C’est cette histoire et la mémoire collective que l’actuel premier ministre Choguel KOKALA MAIGA veut piétiner et enterrer tout en souillant les martyrs de mars 1991 par des propos négationnistes indignes dans le but de falsifier l’histoire. CHOGUEL KOKALA MAIGA a toujours été l’élève de MOUSSA TRAORE et s’est toujours réclamé au grand dam du mouvement démocratique.

Et pourtant la constitution actuelle du Mali du 25 février 1992 voté par referendum
dispose en ces termes :

"Le peuple souverain du Mali, fort de ses traditions de lutte héroïque, engagé à rester fidèle aux idéaux des victimes de la répression et des martyrs tombés sur le champ d’honneur pour l’avènement d’un État de droit et de démocratie pluraliste,
 affirme sa volonté de préserver et de renforcer les acquis démocratiques de la Révolution du 26 Mars 1991,
 s’engage solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’État,
 proclame sa détermination à défendre les droits de la femme et de l’enfant ainsi que la diversité culturelle et linguistique de la communauté nationale,
 réaffirme sa détermination à maintenir et à consolider l’unité nationale,
 s’engage à assurer l’amélioration de la qualité de la vie, la protection de l’environnement et du patrimoine culturel,
 souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 Décembre 1948 et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples du 27 juin 1981
 réaffirme son attachement à la réalisation de l’unité africaine, à la promotion de la paix, de la coopération régionale et internationale, au règlement pacifique des différends entre États dans le respect de la justice, de l’égalité, de la liberté et de la souveraineté des peuples."

L’actuel premier ministre dans un audio diffusé sur les réseaux sociaux crache honteusement sur les victimes de mars 1991 en les traitant de fous, de badauds , de mendiants etc.. et en niant l’existence d’élèves et étudiants parmi les victimes.
Par conséquent, dans une conversation strictement privée entre OUMAR MARIKO, directeur d’un réseau de communication de 10 radios "KAYIRA"et son journaliste animateur de Kayira de Bamako ABOUBACAR CAMARA N°1, il a donné des instructions pour répondre aux propos révisionnistes, irresponsables et inacceptables tenus par l’actuel premier ministre du Mali qui sont une insulte aux martyrs de mars 1991 et une remise en cause du verdict qui a condamné son directeur de conscience le dictateur MOUSSA TRAORE.

Au Mali actuellement la manipulation est devenue le sport favori des autorités. Comment peut-on incarcérer une personnalité de la trempe d’OUMAR MARIKO pour des propos tenus en privé. La justice malienne depuis toujours décriée par les populations se trouve instrumentaliser pour la cause. Pour votre information, à la conférence de presse du parti Sadi tenue le 28 octobre 2021, le parti dans sa déclaration liminaire a cité la question sécuritaire comme la priorité des priorités car toute œuvre utile ne peut se réaliser dans une atmosphère de menace directe de la vie des populations et toutes celles qui vivent au Mali. Avec des preuves à l’appui nous avions estimés que les violences contre les civils et leurs biens sont commises tous les jours dans les cercles de Kidal, Bandiagara, Douentza, Djenné, Mopti, Niono, Sikasso, Koutiala, Yorosso, Diéma, Nara, Kolokani, Segou, kolondiéba, Tombouctou, Dié, Goundam, Niafunké, Rharous, Tenenkou, Macina, Bandiagara, Kayes.....

En définitive lors de ce point de presse le parti a clairement dit qu’il se concentre sur sa structuration et qu’il sortait des débats de la transition car SADI ne voyait pas la direction dans laquelle les autorités de la transition veulent nous amener. Quant aux assises nationales de la refondation si chères à l’insulteur des victimes de 1991, le parti Sadi a trouvé ces assises budgétivores et inopportunes car beaucoup de foras avec autant de recommandations et résolutions dorment dans des tiroirs faute d’application.

S’agissant de la souveraineté du Mali, la lutte contre l’impérialisme sous toutes ses formes est dans l’ADN même du parti Sadi. S’il y a une organisation politique ayant décomplexé les maliens dans cette lutte c’est bien Solidarité Africaine Pour la Démocratie et l’Indépendance "SADI".

Avant de s’engager dans la lutte au sein du M5RFP pour contraindre le pouvoir d’IBK à rendre le tablier, le Sadi dans le mouvement démocratique et populaire (MDP) avec une trentaine d’organisations partenaires a posé le diagnostic du Mali et ce ne sont pas de quelconques assises nationales dites de refondation qui vont nous apprendre les maux dont souffre notre pays.

Pour le parti SADI, s’ il devait y avoir des assises ce seraient des assises de la paix avec les vrais belligérants sur le terrain ( CMA : coordinations des mouvements armés, PLATEFORME, ANCARDINE de IAD AG ALY, KATIBA de MACINA de AMADOU KOUFFA, les peuhls des régions Segou, Mopti..., les dogons de la région de Mopti, les donsos des zones de conflits etc...). Nous ne sommes pas pour des assises de plus pour juste manger, boire et distribuer des perdiems.

Donc ce sont ces postions politiques courageuses et pertinentes qui ont mis le parti Sadi et son premier responsable dans le collimateur des autorités de la transition. L’arrestation et la détention du président du parti Sadi sont ni plus ni moins politiques. Aussi, le parquet du tribunal de la commune 4 n’était pas obligé de décerner un mandat de dépôt car OUMAR MARIKO n’est pas une personne qui allait fuir. Le dessein de cette détention est connue : museler une des rares personnalités encore crédible dans le paysage politique malien et essayer de l’humilier. Cet objectif est raté d’autant que des personnalités comme Jean Luc Mélenchon, des organisations politiques , associatives de par le monde ont exprimé à raison leur solidarité et leur soutien.

Face à cette détention arbitraire pour un procès prévu le 15 février 2022, le parti Sadi par la voix des relations internationales demande aux autorités de la transition :

 de ne pas se tromper d’ennemi et de liberer sans délai OUMAR MARIKO et ses 2 co-accusés dont ABOUBACAR CAMARA journaliste à la radio Kayira de Bamako.
 de se consacrer sur les missions de sécurisation du Mali, de l’instauration de la paix, de l’amélioration des conditions de vie des maliens sur qui plane la famine à cause de l’insécurité, de la lutte contre la corruption.

Le parti Sadi lance un appel aux militants du parti Sadi, aux acteurs du mouvement démocratique, aux défenseurs des droits humains, aux syndicats, aux organisations de la société civile de rester mobiliser pour barrer la route aux restaurateurs et à ceux qui veulent mettre en péril la survie du Mali. Nous restons attacher à l’indépendance , à la souveraineté de notre pays , nous croyons à l’internationalisme , nous sommes dans le camp de la paix.

Le parti Sadi de tout temps est convaincu et engagé pour la construction d’un Mali uni véritablement indépendant, apaisé dans un monde humain.

Les relations internationales du parti Sadi

Mohamed DIARRA