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Niger : slogans anti-Areva lors d’une manifestation d’étudiants à Niamey

D 15 avril 2013     H 11:58     A     C 0 messages


Quelque 2.000 étudiants nigériens ont manifesté vendredi dans les rues de Niamey en lançant des slogans hostiles à la France et au groupe nucléaire français Areva qui exploite depuis plus de 40 ans l’uranium dans le nord du Niger, a constaté un journaliste de l’AFP.
A l’appel de l’Union des étudiants à l’université de Niamey (Uénun), les manifestants sont partis du campus universitaire, sur l’autre rive du fleuve Niger, et ont marché jusqu’à la place Touma, située à plusieurs kilomètres, dans l’est de la ville, où ils ont tenu un meeting.

"Le partenariat dans l’exploitation de l’uranium est très déséquilibré au détriment de notre patrie. Les recettes tirées de l’uranium ne représentent que 5% du budget national", a dénoncé le secrétaire général de l’Uénun, Mahamadou Djibo Samaila.
"Il faut que le Niger prenne ses responsabilités pour réviser les contrats miniers et imposer sa volonté", a-t-il lancé.
Sur des pancartes brandies par des manifestants, on pouvait lire : "Non à la France !", "Non à Areva !", "A bas l’impérialisme !".
Des slogans tels que "Non au système français" ou "Non à l’exploitation et au néocolonialisme", fusaient également de la foule.

Le Niger, qui compte parmi les grands producteurs mondiaux d’uranium mais reste l’un des pays les plus pauvres du monde, a critiqué fin 2012 le partenariat historique "très déséquilibré" avec la compagnie et réclamé des retombées plus importantes.

Début mars, Areva a dit avoir offert 35 millions d’euros au Niger pour l’aider à sécuriser ses sites d’uranium, démentant que ce don soit destiné à compenser le retard dans l’exploitation de la mine géante d’Imouraren, repoussée à 2015.
Les mines d’uranium d’Areva sont situées dans la région d’Agadez, dans le Nord désertique du Niger, proche du Nord malien où les forces franco-africaines combattent des groupes jihadistes.

Paris a déjà dépêché des éléments des forces spéciales pour protéger les sites uranifères d’Areva au Niger, après la prise d’otages massive sur le complexe gazier d’In Amenas (du 16 au 19 janvier) en Algérie.
Areva, deuxième producteur mondial d’uranium en 2011, exploite ce minerai au Niger depuis plus de 40 ans.

Pour obtenir l’autorisation de manifester de la part de la municipalité, les organisateurs avaient indiqué que la manifestation avait pour objectif de dénoncer "la déconfiture du système éducatif nigérien" et un projet de loi devant régir les associations.

NIAMEY (Niger), 05 avr 2013 (AFP) -