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Nigeria : Luka Binniyat entendu par un juge après 2 mois de détention arbitraire !

D 3 janvier 2022     H 06:30     A Reporters sans frontières     C 0 messages


À la veille de sa comparution devant un magistrat, Reporters sans frontières (RSF) dénonce la détention arbitraire prolongée de Luka Binniyat, accusé de cybercriminalité après avoir publié de "fausses informations" dans son article sur des massacres commis dans le sud du Kaduna, un État du nord-ouest du Nigeria.

Le journaliste du quotidien The Epoch Times, Luka Binniyat, devrait être entendu par le juge ce mercredi 29 décembre. Arrêté le 4 novembre dernier à la suite d’un article datant du 29 octobre dans lequel il critiquait la passivité du gouvernement de l’État de Kaduna face aux meurtres massifs de chrétiens dans la région, il fait l’objet d’une plainte déposée contre lui par le commissaire à la Sécurité intérieure et aux affaires intérieures de l’État. Il est actuellement détenu dans une prison locale de l’Etat de Kaduna. Au cours du mois de novembre, ses deux demandes de libération sous caution ont été refusées par le tribunal, l’accusation demandant à chaque fois un délai supplémentaire. L’audience qui devait avoir lieu le 6 décembre a également été repoussée de 3 semaines, en raison de l’absence du juge.

« Ce journaliste est persécuté alors qu’il n’a rien fait d’autre que son métier, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Nous appelons la justice nigériane à libérer immédiatement ce journaliste et à cesser de vouloir faire taire ceux qui dénoncent la réalité des massacres à Kaduna ».

Ce n’est pas la première fois que Luka Binniyat est la cible des autorités nigérianes. En 2017, alors qu’il tentait déjà de dénoncer la mauvaise gestion du gouvernement face aux atrocités commises dans cette région. Ilavait été arrêté et détenu pendant 3 mois avant d’être libéré sous caution.

L’exercice du journalisme au Nigeria devient de plus en plus périlleux. Beaucoup de reporters fuient le pays craignant le harcèlement et la violence du gouvernement. C’est notamment le cas d’Ibanga Isine, contraint de quitter le Nigeria en janvier après ses investigations sur le même sujet.