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1er MAI 2022 : DECLARATION DE YOONU ASKAN WI / MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE POPULAIRE ET DU FONT POUR UNE REVOLUTION ANTI-IMPERIALISTE, POPULAIRE ET PANAFRICAINE (FRAPP) S’UNIR POUR INTENSIFIER LA LUTTE CONTRE LA VIE CHERE, LE CHOMAGE, LE PIETINEMENT DE LA DIGNITE ET DES DROITS DES TRAVAILLEURS !

D 30 avril 2022     H 13:20     A FRAPP Sénégal , YAW     C 0 messages


Le 1er Mai, fête internationale du travail, est célébrée, cette année encore au Sénégal comme partout dans le monde, par la classe ouvrière et l’ensemble du monde du travail. Ici et ailleurs, sont souvent organisés, y compris par les tenants du capital, des défilés et autres manifestations dédiées qui cachent mal la grande misère des travailleuses et travailleurs, soumis-e-s au diktat des exploiteurs.
Le contexte international et africain du 1er mai de la présente année l’illustre parfaitement. En effet, Il reste marqué par :

  un record du déficit en travail décent pour 4 milliards de personnes dans le monde, soit plus de la moitié de l’humanité, confrontée à l’insécurité économique, au manque de bien-être matériel et social, au déficit de protection sociale et de droits au travail, confinant 71% des travailleuses et travailleurs dans l’Informel ;
  un taux de chômage dans le monde qui s’élève aujourd’hui à 7%, avec la COVID comme amplificateur, contre 5% dans la période d’avant ; en plus, cette situation est aggravée par la chute brutale de la productivité, la précarité du travail, les pertes massives d’emplois, autant de facteurs qui compromettent fatalement l’atteinte de l’ODD 8 des Nations Unies, relatif à la promotion d’une croissance économique soutenue d’au moins 7%, durable et partagée, et à l’instauration du travail décent pour tous et toutes ;
  l’aggravation, au détriment des femmes, des inégalités de genre, qui restreignent la participation de cette autre moitié de la terre, sans oublier les diverses violences faites aux femmes, exacerbée par la crise née de l’oppression et de l’exploitation capitalistes.
Dans l’actualité brûlante du conflit en cours en Ukraine, jamais, depuis la période de la Guerre froide, le monde ne s’est trouvé dans une situation aussi périlleuse, marquée par, d’un côté la volonté effrénée d’expansion de l’OTAN et de l’Union européenne vers l’Est, de l’autre, la tentative meurtrière d’invasion de l’Ukraine, sur fond de rivalités pour l’hégémonie en Europe et dans le monde, directement ou par chairs à canon interposées ; ce qui confirme la réalité d’une nouvelle Guerre froide en marche ou peut- être même pire, ce au grand détriment des travailleurs et des peuples dans les deux camps.

Une telle situation a dégradé davantage la dure réalité économique et sociale dans les pays pauvres, particulièrement en Afrique avec l’effondrement de vastes secteurs de la production et de la consommation ; ce qui pousse, de plus en plus, les forces vives du continent, les jeunes notamment, vers la migration dite irrégulière, sur les routes de la mort au Sahara, dans l’Atlantique et la Méditerranée, pendant que les rescapés n’échappent pas à l’esclavage humain.
En effet, les travailleurs et les peuples dans notre sous-région vivent une situation des plus dramatiques : atteintes multiples aux droits économiques et sociaux, insécurité alimentaire aigüe, recrudescence du terrorisme au Sahel et dans le golfe de Guinée, déstabilisations pernicieuses de nos Etats par les puissances impérialistes, aidées en cela par des régimes néocoloniaux apatrides.
Voilà pourquoi Yoonu Askan wi et Frapp :

 exhortent à la riposte, à la solidarité internationale, à l’intensification de la lutte des travailleuses et travailleurs, à travers la création de nouvelles conditions de solidarité pour une large mobilisation pluri- acteurs et panafricaine ;

 appellent à soutenir la lutte des travailleurs, des travailleuses et des peuples agressés ou martyrisés partout dans le monde, en particulier en Palestine, au Venezuela, à Cuba, aux Philippines, en Inde, au Moyen Orient, etc.

Au plan national :
Le régime de Macky Sall poursuit sa politique de fuite en avant faite d’endettements très lourds pour des investissements profitant plus au capital étranger et à leurs vassaux corrompus qu’aux masses populaires des villes et campagnes de chez nous, au moment où la situation du monde du travail s’aggrave de jour en jour : effondrement de la société nationale La Poste, victime de l’absence de réformes sérieuses et surtout des agissements de dirigeants prédateurs, coupables de recrutements clientéliste à la pelle et de détournements impunis ; situation désespérée des retraités dont la réforme des caisses et la revalorisation significative des pensions restent encore d’une poignante actualité, malgré les promesses électorales jamais tenues.

Par ailleurs, le pays connaît un record dans la flambée des prix et la baisse du pouvoir d’achat, qui accroissent la souffrance et la paupérisation des masses populaires dans les villes comme dans les campagnes, avec en face les fortunes insolentes des enrichis illicites qui gouvernent notre pays au seul bonheur de leurs progénitures et de leurs proches.

Pendant ce temps, les centrales syndicales vont encore sacrifier à la tradition du dépôt de cahiers de doléances sans effets, avec une absence de prise en charge réelle et efficace des revendications fondamentales comme la revalorisation du point indiciaire qui ne décolle pas, les exigences d’équité et de transparence en matière de fiscalité, les nécessaires corrections des distorsions ou autres iniquités dans les systèmes de rémunération ou le traitement salarial, la défense résolue des droits et libertés des travailleurs ainsi que de leurs organisations, etc.
C’est aussi le lieu de pointer la misère des travailleuses et travailleurs de larges secteurs très mal payés, soumis à l’esclavage salarié dans des entreprises nationales, chinoises ou autres, peu soucieuses de légalité et de respect du droit du travail ; ou encore ces cas de travailleurs victimes de licenciements abusifs comme les ASP, les travailleurs du nettoiement…
Il urge encore de se battre davantage pour le respect de tous les engagements pris autour de l’application des conventions collectives, qui tardent même à être promues dans de nombreux secteurs, creusant le déficit de couverture en matière de protection et de sécurité sociale.

Les secteurs sociaux de l’éducation et de la santé sont devenus davantage sous Macky Sall, un espace de conflits permanents du fait des engagements jamais respectés par l’Etat dans ces secteurs frappés de maladies endémiques :
 les déserts médicaux prospèrent condamnant irrémédiablement des patient-e-s à une mort certaine, faute de plateaux médicaux opérationnels, de personnels suffisants en qualité et en nombre, déficits criards que cache mal la construction d’hôpitaux montés en épingle sans aucun changement dans la situation désespérée des patient-e-s transféré-e-s d’une région à une autre ;

  à l’université, un ministre prétentieux, plus soucieux de sa politique politicienne que de nos universités et de nos étudiants, se trouve incapable d’instaurer un dialogue constructif avec les acteurs ; pour réparer les énormes dégâts d’un système de formation et de recherche jetant dans la rue des milliers de diplômés chômeurs ;

  dans les autres niveaux, l’échec est patent avec le recul du taux de scolarisation préscolaire du fait, entre autres, des abandons en cascade des animateurs polyvalents ; pendant que les abris provisoires continuent de se compter par milliers, que 30% des écoles en milieu rural ne disposent pas de latrines, Macky Sall entretient les intérêts de la France en volant au secours de ses entreprises telles qu’ALSTOM, avec un TER qui est l’un des plus coûteux au monde ;

  citons encore ces travailleuses et travailleurs désespéré-e-s de larges secteurs, victimes d’entreprises qui violent impunément le code du travail, poussé-e-s à adopter des formes de luttes extrêmes, de la grève de la faim à l’immolation par le feu, uniquement pour exiger le respect du code du travail ou pour obtenir l’application de décisions de justice rendue par les tribunaux du travail.
Autant de faits et de méfaits sans précédent dans notre histoire sociale, qui amènent Yoonu Askan wi et Frapp, en ce 1er mai, à :

  renouveler leur soutien total aux travailleuses et travailleurs en lutte pour le respect de leur dignité, à les féliciter pour leur importante contribution à la défense de la justice sociale, de la démocratie dans notre pays, en Afrique et dans le monde ;
  encourager les directions syndicales à s’orienter de manière plus résolue et plus efficace dans la défense des intérêts des travailleurs et surtout à s’investir pleinement dans le combat pour l’unité des travailleurs, gage de succès de leurs luttes ;
  exiger du gouvernent de Macky Sall le respect des conventions internationales, en particulier les conventions 87 et 98 de l’OIT reconnues comme « normes fondamentales du travail », relatives aux libertés syndicales et à la protection du droit syndical contre la répression des manifestations et toutes les entraves à la liberté de se constituer en syndicats ou d’adhérer au syndicat de son choix ;

  dénoncer vigoureusement l’enlèvement et le régime de torture infligés aux militant-e-s actifs de la société civile ou du mouvement social citoyen ;

  Inviter le régime de Macky Sall à soutenir l’entreprise nationale et à cesser de brader les intérêts nationaux, à mettre fin à la destruction du patrimoine foncier au profit de l’agrobusiness étranger, et à cesser de favoriser unilatéralement le déploiement des grandes enseignes alimentaires françaises sur notre sol,

  exiger la fin des abus et de l’esclavage salarié que font subir les entreprises chinoises ou autres aux travailleurs sénégalais ;

  appeler à la ratification des conventions 97, 143, 189, 190 de l’OIT et à la mise en œuvre effective du Pacte mondial pour les migrations

 exhorter à l’unité des forces populaires et démocratiques pour mettre fin à la gouvernance anti- travailleurs, anti- peuples et antipatriotique qui plombe l’engagement des Sénégalais-e-s à relever victorieusement les défis essentiels de notre temps, alors que nous disposons de toutes les capacités et de toutes les ressources nécessaires pour y arriver.

Vive l’unité des travailleuses, des travailleurs et des peuples au Sénégal, en Afrique et à travers le monde, dans le combat pour la dignité, le bien-être, la justice et la liberté !

Vive le 1er MAI !

Fait à Dakar, le 30 Avril 2022

POUR LE FRAPP : POUR YOONU ASKAN WI :

Ousmane Wade, Délégué Général Madieye Mbodj, Délégué Général