Déclaration de Yoonu Askan Wi sur les sanctions impopulaires et illégales de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali
24 janvier 2022 13:46 0 messages
Lors de leur récent Sommet extraordinaire sur la situation au Mali, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont pris des mesures draconiennes contre ce pays frère et son peuple, déjà largement éprouvés par une décennie de guerre sans merci contre le terrorisme. Ces mesures, à la fois inhumaines, parfaitement illégales au regard du Protocole de la CEDEAO et des textes qui régissent son fonctionnement, visent à asphyxier le Mali. Par ces actes, les dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA, Macky Sall et Ouattara en tête, véritables sous-préfets zélés de l’impérialisme français en Afrique, ont montré qu’ils n’avaient aucune considération pour la sécurité et la souveraineté de la République du Mali, encore moins pour le bien-être de son peuple. Ces décisions, ont été manifestement inspirées par la France et d’autres puissances extérieures, comme l’illustrent la satisfaction non dissimilée et la précipitation du président français, Emmanuel Macron, à pousser ce qu’il considère comme sa victoire jusqu’à faire adopter ces mêmes sanctions par les pays de l’UE.
Logique du « deux poids, deux mesures » concernant les coups d’Etat militaires et constitutionnels ! Dispositions du Protocole Additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance, ainsi que de celles de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine ou du Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples allègrement convoquées selon une géométrie variable en fonction de la tête du client ! Le fondement du Protocole de la CEDEAO est précisément la libre circulation des personnes et des biens. Et en juillet 2021, lors de sa visite à Paris, le président nigérien, Mohamed Bazoum, rappelait cela lui-même devant Monsieur Macron, en soulignant que les textes de la CEDEAO ne prévoient pas la fermeture des frontières entre pays membres.
En violant manifestement les clauses dudit Protocole, les décisions contre le Mali ont accentué le discrédit de la CEDEAO aux yeux de l’écrasante majorité des citoyens de cette Communauté.
En tentant d’asphyxier le Mali, Macky Sall, Ouattara et les autres dirigeants de la CEDEAO portent une très grave responsabilité dans l’issue de la lutte contre le terrorisme, dans l’évolution de la situation de ce pays comme dans le sort des relations entre pays frères de la sous-région.
A la lumière de ces constats, Yoonu Askan Wi /Mouvement pour l’Autonomie Populaire :
· Condamne avec la dernière énergie les sanctions illégales et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le peuple malien frère et ses dirigeants, sanctions dont le peuple sénégalais figure aussi au rang des premières victimes,
· Dénonce l’attitude honteuse et servile de nombre de dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA, Macky Sall et Ouattara en tête, vis-à-vis de la France dans sa croisade contre la volonté des dirigeants et du peuple maliens d’assumer leur souveraineté ainsi que leurs responsabilités devant l’histoire,
· Exige la levée immédiate du blocus contre le Mali et la reprise du dialogue, tel que préconisé par les autorités maliennes elles-mêmes et certains autres dirigeants africains, afin de trouver une solution qui préserve les intérêts fondamentaux de nos peuples, loin du fétichisme de la fausse démocratie électorale des prédateurs et autres autocrates africains,
· Réitère son soutien sans faille au peuple malien dans sa résistance pour assurer sa souveraineté, son indépendance, son unité et son intégrité territoriale,
· Appelle toutes les forces démocratiques du Sénégal et de la sous-région à se mobiliser sous diverses formes, y compris au besoin à travers des brigades populaires africaines, aux côtés du peuple malien pour la liberté, l’unité, la sécurité et la prospérité des peuples de notre continent.
Fait à Dakar le 22 janvier 2022
Le Secrétariat Permanent de Yoonu Askan Wi, chargé du suivi des affaires courantes
Contact : Madieye Mbodj / (221) 76 645 90 93
Dans la même rubrique
4 octobre – Réinventer l’État sénégalais : Ousmane Sonko, la pensée politique en action
3 octobre – La vérité des chiffres sur l’Etat hors la loi
2 octobre – L’avortement en cas de viol et d’inceste reste un délit au Sénégal
30 septembre – Soutien à la liste PASTEF pour les élections législatives du 17 novembre 2024
22 septembre – Sénégal : Une Victoire nécessaire mais pas suffisante