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Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal PIT- Sénégal VIIème Congrès du PIT-Sénégal

RÉSOLUTION GÉNÉRALE

D 6 mai 2023     H 12:16     A PIT     C 0 messages


Le VIIème Congrès du PIT/SENEGAL s’est tenu les 29 et 30 Avril 2023 au Centre international du commerce extérieur CICES de Dakar avec la participation de délégués venus de toutes les coordinations régionales du Sénégal.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le secrétaire général M Samba SY. Plusieurs délégations de partis politiques membres de BENNO BOK YAKAR et de partis frères, de mouvements syndicaux et de nombreuses personnalités de la société civile y ont pris part.

I/ L’environnement international :
Le VIIème Congrès du PIT/SENEGAL se tient dans un contexte mondial en pleine mutation, une mutation qui fait pencher vers un monde multipolaire.
Pour rappel, la chute du camp socialiste de l’Europe de l’est en 1991 avait donné naissance à un monde unipolaire sous l’égide des Etats-Unis confortés par les pays du Capitalisme libéral d’Europe mais aussi par le Canada et le Japon. Les Etats- Unis sont progressivement parvenus à imposer au reste du monde, par le biais de la révolution informationnelle, une mondialisation libérale de l’économie avec le dollar comme monnaie d’échange économique entre les Etats.
Ce monde unipolaire a subi de plein fouet la crise du capitalisme libéral de 2008, celle des « subprimes » aux Etats Unis. Il se ressent de la crise profonde des valeurs occidentales de civilisation, une crise caractérisée entre autres par une marchandisation sans précédent du sexe et par la décadence de la famille en tant que creuset de l’humanité
Le rejet des valeurs décadentes du monde occidental a, par ailleurs, servi de terreau à l’émergence d’un « islamisme politique » qui deviendra armé, cherchant à imposer la « Charia » en tant qu’alternative de société au modèle véhiculé par les puissances occidentales.
Un « islamisme politique » qui virera au « terrorisme », souvent instrumentalisé par les puissances occidentales, dans leur lutte contre les BRICS et le Mouvement Altermondialiste.
La crise en Occident est en train de s’amplifier. Elle se ramifie même en une double crise : crise économique du capitalisme libéral dont la pandémie de la COVID-19 a révélé les limites économiques et sociales et crise de ses valeurs politiques (rejet du modèle de régime autocratique de pouvoir personnel, entre les mains d’une caste de bureaucrates et de technocrates au service des multinationales les plus puissantes).
La guerre que mène la Russie contre l’Ukraine pour empêcher cette dernière de participer à son encerclement militaire par les Etats Unis- qui usent à cet effet de l’élargissement de l’OTAN vers les frontières de la Russie- pourrait être l’élément déclencheur d’un troisième conflit mondial. Et ceci, d’autant plus que la Finlande et la Suède, situées aux frontières Nord de la Russie, ont décidé d’intégrer l’OTAN...
A l’évidence, que plus que jamais, le monde est au bord d’une troisième guerre mondiale. Une guerre qui malheureusement ne serait que nucléaire !

II/ Le contexte africain :
L’Afrique vit douloureusement les conséquences de la situation mondiale, celle d’une dangereuse transition d’un monde unipolaire vers un monde multipolaire.
L’instrumentalisation de l’islam politique, sous sa forme terroriste, par les puissances occidentales, a très tôt commencé au Mali, dès après la destruction de l’Etat libyen par l’OTAN au prétexte de défense de la démocratie et pour l’avènement de l’Etat de droit.
Le séparatisme au Mali, encouragé par une France préoccupée de protéger ses intérêts dans l’exploitation de l’uranium du Niger, à la frontière Nord avec le Mali, a servi de ferment au terrorisme islamiste pour déstabiliser ce pays, en vue de le démembrer.
En dépit de « l’Opération SERVAL », (transformée en « Opération BARKHAN » dotée de beaucoup plus de moyens), le terrorisme n’a cessé de s’étendre du nord Mali vers le Centre et le sud de ce pays, atteignant les pays voisins, comme le Burkina, le Niger et même le nord de la Côte d’Ivoire, tout en menaçant le sud- est du Sénégal. Et tout cela, en dépit de la présence massive d’une puissante force militaire onusienne, dénommée « MINUSMA », interdite de se battre auprès de l’armée malienne pour la défense de l’intégrité de ce territoire, même pour en finir avec les bandes armées terroristes.
Un sentiment de rejet des forces françaises qui s’est vite traduit en rejet des pouvoirs malien et burkinabé. Ce qui a produit de vastes mouvements populaires contre ces régimes auquel de jeunes officiers ont mis fin, soucieux d’éviter chez eux un bain de sang et désireux de prendre en main la défense de leurs pays. Sous un autre rapport, la crise née de la pandémie de la COVID-19 a renforcé la présence, sur le continent africain, de la Chine et de la Russie, par le biais de leur solidarité vaccinale.
De nouvelles opportunités s’offrent ainsi aux pays africains. En effet, la diversification de leurs partenaires leur offre un moyen efficace de sortir de leur dépendance et sous-développement.
En atteste le fait que beaucoup de gouvernements africains ont pu, pour une fois, se libérer de l’étau des puissances occidentales qui ne sont pas parvenues à les embarquer dans leur croisade contre la Russie, en soutien à l’Ukraine, confrontée à une intervention militaire russe sur son territoire.
Que doit faire le Sénégal et l’Afrique devant ce contexte Le congrès invite l’Afrique et le Sénégal à :
- Affirmer leur souveraineté nationale sur tous les domaines (approvisionnement, production agricole et alimentaire)
- Prendre des mesures pour éradiquer la pauvreté, corriger les injustices par une gestion rationnelle de nos ressources.
 Développer l’éducation et la formation Pour prévenir le terrorisme
 Régler les conflits fonciers et la spoliation des terres pour éviter de pousser
les populations dans les bras des jihadistes.
 Promouvoir une bonne politique de création d’emplois
L’Afrique a fait un grand pas concernant l’intégration économique du continent
par l’adoption d’une « ZONE de Libre Echange Continentale » (ZLECAF), dotée d’un « Tarif Extérieur Commun » ...
Eviter que la ZLECAF ne profite pas uniquement aux multinationales. Les Etats doivent donner la priorité aux opérateurs économiques nationaux.
En effet, les secteurs clef de nos économies nationales sont le plus souvent entre les mains du capital étranger. Les couches moyennes se sentent laissées en rade.

III/ Au Sénégal :
Au plan économique, force est de reconnaître que l’économie nationale ne répond pas à nos besoins.
L’économie du Sénégal comme toute l’économie africaine repose essentiellement sur l’exportation de matières premières non transformées. L’agriculture n’arrive pas encore à assurer notre autosuffisance alimentaire malgré les efforts des autorités.
L’agriculture sénégalaise a une faible productivité. Bien que représentant 45% du total de l’emploi, elle ne fait que 15.1% du total de la valeur ajoutée. Les rendements céréaliers demeurent faibles : 1.3 t/ha. ;
L’agriculture sénégalaise est trop dépendante de la pluviométrie. Seules, 3% des terres sont irriguées.
Il s’y ajoute que l’Agriculture continue toujours de bénéficier de fortes subventions destinées aux intrants et aux
Cependant cette subvention est mal gérée. Les petits producteurs ont du mal à accéder aux intrants et semences qui sont détournés au profit de l’agro busines. Dans ce contexte, le PIT Sénégal propose les mesures suivantes
 Développer l’agriculture irriguée
 Assurer une gestion transparente des moyens de production et des
subventions à l’agriculture. Pour ce faire il y a lieu de maintenir et de
développer l’implication de l’Etat.
 Renforcer la mécanisation
 Créer les conditions de développement et d’exploitation rationnelle des secteurs stratégiques comme la pêche et l’élevage.
 Elaborer une bonne politique d’industrialisation
Au plan politique, le défi majeur auquel notre peuple est confronté, est celui de la stabilité du pays et de la cohésion sociale. L’une et l’autre mises à l’épreuve par les perspectives électorales de 2024. Deux camps politiques s’affrontent, dans la période, au Sénégal : le camp des partisans du pouvoir et celui de l’opposition politique.
Nous assistons ces derniers temps à des atteintes à l’état de droit dans ce pays de
part et d’autre des deux camps.
Pour pacifier l’espace politique chaque partie doit faire les efforts nécessaires. L’Etat, garant de la sécurité et de la quiétude des populations doit s’acquitter de cette tâche en toute intelligence. Garantir le droit de manifestation et encadrer les rassemblements.
Les responsables de l’opposition doivent aussi veiller au respect de l’autorité, des règlements et des lois.
La question sur les élections présidentielles de 2024 a fait l’objet d’un débat riche et passionné. Il s’agissait de donner des réponses aux questions posées par le secrétaire général dans son discours

« Le PIT peut-il, doit-il présenter un candidat issu de ses rangs à la prochaine élection présidentielle ? » La réponse est non.
« Faut-il plutôt travailler à une candidature de la CDS ? Celle-là est-elle viable ? « 
La réponse est non
« L’option BBY demeure-t-elle valable et, le cas échéant, qui proposer en son sein pour d’une part conserver au mieux un minimum de cohésion à la coalition et, d’autre part, emporter l’adhésion des sénégalais ? Que doit retenir le PIT
d’une éventuelle candidature du Président de la République sortant ?
Fidèle à sa stratégie de large rassemblementdes forces républicaines, démocratiques et laïques, le PIT réaffirme son ancrage dans BENNO BOK YAKAR. Il invite à une concertation large et inclusive pour la désignation d’un candidat unique de BENNO sur une base programmatique.

IV/ Bilan de notre participation au gouvernement :
Depuis 2012, le PIT a en charge le portefeuille ministériel du travail, du dialogue social et des organisations professionnelles.
D’importants acquis ont été enregistré pour le monde du travail entre autres : - baisse de la fiscalité sur les salaires
 augmentation des salaires et des pensions
 relations apaisées entre travailleurs et employeurs
 audit physique et biométrique de tous les agents de l’Etat (économie de 6,5 milliards FCFA de salaires pour l’Etat, rationalisation des ressources humaines)
 pension minimum pour les retraités égal au SMIG mensuel
 création du haut conseil du dialogue social HCDS en 2014 au niveau de l’Etat et des entreprises
 modification du code du travail avec l’introduction des stages et des apprentissages qui permettent l’employabilité des jeunes
 organisation des élections de représentabilité syndicale
 réforme du système de retraite avec l’introduction de la retraite complémentaire

V/ Organisation et fonctionnement du parti :
Le PIT a un rôle à jouer et une responsabilité à assumer. Il nous faut assumer notre identité d’organisation révolutionnaire de transformation sociale au service des masses laborieuses. Pour que nous puissions l’assumer, il faut une bonne organisation et une mobilisation sans faille pour faire du PIT un parti rayonnant, audible et influent.
Il nous faut retrouver notre influence d’antan Pour ce faire le congrès appelle le parti à
 Être toujours du côté des travailleurs et des secteurs en lutte même si nous sommes dans le gouvernement
 Nouer des relations de partenariat et d’alliances tactiques avec les organisations des travailleurs. Les départements du secrétariat et du comité central en charge des questions sociales sont invités à prendre en charge ce volet de la meilleure des manières.
 Assurer l’animation du parti à tous les niveaux par des activités telles que les conférences, débats, colloques campagnes d’affichage etc.
 Exprimer nos positions de manière audible
 Investir les médias par une large campagne de communication :
 Rajeunir le parti par une bonne stratégie de recrutement
 Mettre l’accent sur la formation des militants
 Intégrer les outils de planification et de suivi dans la gestion du parti

VI/ Sur la CDS
Le congrès propose
D’évaluer son bilan de huit ans d’existence pour en tirer les leçons utiles D’évoluer vers la fédération sur la base de textes fondateurs
La résolution a été approuvée à l’unanimité par le congrès.

Fait à Dakar, le 30 Avril 2023