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Sénégal : Fusion dans PASTEF, une étape est franchie, la lutte continue

Par Diagne Fodé Roland

D 16 août 2021     H 14:36     A Diagne Fodé Roland     C 0 messages


Pastef (Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) fusionne les partis et mouvements patriotes et panafricains qui représentent les classes sociales et groupes sociaux qui ont intérêt à la souveraineté nationale, monétaire, budgétaire, fiscale, diplomatique, sécuritaire militaire dans le cadre d’une souveraineté panafricaine.

Ces classes sociales et groupes sociaux sont la bourgeoisie moyenne des PME, PMI, la bourgeoisie commerciale, celle des transports privés, les artisans, la paysannerie, les éleveurs, les pêcheurs, les travailleurs de l’informel, de la fonction publique et parapublique, l’intelligentsia, la majorité des femmes laborieuses, des jeunes.

Ce sont donc les représentants politiques de ces composantes de notre peuple opprimé par le colonialisme et le néocolonialisme qui ont décidé de se regrouper dans un parti-front patriotique rendu nécessaire par l’éveil à la vie politique citoyenne de la jeunesse rebelle en quête d’une vie meilleure dans notre pays et non dans la terrible tragédie qui fait du désert du Sahara, de l’océan Atlantique et surtout de la Méditerranée des vastes cimetières à ciel ouvert.

Cet éveil politique citoyen fait suite à deux alternances libérales néocoloniales qui ont montré à suffisance que « changer les hommes au pouvoir ne suffit pas à changer la vie des gens » et qu’il faut donc une alternative anti-libérale et anti-néo-coloniale.

L’ascension fulgurante de la « courbe Sonko passant du plus fort reste à près de 16 % à la présidentielle » dont parlait à juste titre le Doyen ex-commandant du PAI clandestin Alla Kane de Yoonu Askan Wi est une des multiples manifestations de l’exigence d’alternative aux alternances libérales néocoloniales à l’instar de la rébellion populaire contre la tentative dictatoriale de mettre Sonko en prison en mars dernier.

Après une gestation de 2017 à 2021 la fusion est enfantée, il faut maintenant la faire germer de la base au sommet du parti-front et à travers les différents mouvements ( femmes, jeunes, cadres, troisième âge, ouvriers, paysans, diaspora, bourgeoisie nationale) sur des bases démocratiques, disciplinées et faire ainsi émerger un leadership collectif militant du « don de soi » éprouvé et concrétisé.

Comme annoncé par Sonko lui même « l’école de formation du parti nommé Cheikh Anta Diop » sera le lieu de transmission de l’expérience des anciens à la jeune génération des patriotes, de l’expertise technique mise au service de la décision politique démocratique, de la formation des cadres pour la mise en branle démocratique du leadership collectif du local au national et à l’international.

S’atteler à cette tâche dès maintenant est un impératif pour assurer une continuité dans la durée de la seconde phase de la libération nationale et africaine dans laquelle nous font entrer à la fois la rébellion partout perceptible au Sénégal et en Afrique de la jeunesse en quête de rupture radicale avec la mal gouvernance libérale néocoloniale et l’évolution géopolitique mondiale progressive du rapport des forces entre l’impérialisme françafricain, eurafricain et usafricain et les pays rescapés du camp socialiste (Chine, Corée, Vietnam, Cuba) et notamment la Russie bourgeoise.

Que la jeunesse patriotique dans un premier temps très centrée sur la critique pertinente et juste du système libéral néocolonial, de sa corruption et sa servilité aux impérialistes s’ouvre ainsi par la fusion à l’idéal et au projet panafricain historiquement portés par la première phase de libération nationale à travers le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), l’Union des Populations du Cameroun (UPC), PAIGC et des leaders comme Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Um Nyobé, Sékou Touré, Modibo Keita, Cabral, Sankara, etc n’est qu’une étape dans la trajectoire logique et normale de la fusion entre la jeunesse patriotique et la gauche résistante qui s’est démarquée de la trahison, a dit non au reniement et à la capitulation pour une alternative aux alternances libérales et néocoloniales.

L’option panafricaine s’appuyant sur la stratégie de « l’union libre des peuples libres d’Afrique » selon la célèbre formule du communiste panafricain Tiémoko Garang Kouyaté est un idéal et un projet stratégique de raffermissement et de consolidation de toute rupture nationale isolée ou d’un groupe de pays dans la perspective de sortir du néocolonialisme et à terme du sous-développement.

Voilà pourquoi, il est important que « notre » panafricanisme en tant que « Sénégalais » ne doit pas faire l’économie d’un regard critique sur la responsabilité de « notre néocolonialisme national sénégalais » dans les sabotages de la fondation du RDA à Bamako en octobre 1946 par la quasi-absence des partis « sénégalais » et de la Fédération du Mali par Senghor/Mamadou (même si ce dernier a ensuite rectifié pour adopter le nationalisme) et l’impérialisme français ainsi que l’aventure militariste meurtrière hégémonique de la défunte « confédération de la Sénégambie » entre 1982 et 1989 sans oublier les actuelles ingérences mafieuses de l’actuel pouvoir libéral néocolonial APR/BBY en Gambie et en Guinée Bissau. Il en est de même pour nos frères patriotes Ivoiriens qui doivent aussi solder le passif Houphouétiste de la "Côte d’ivoire ne sera pas à la vache laitière de l’Afrique" pour en faire la "vache cacaoyère et caféière" de la françafrique.

Il y a une réflexion sérieuse à avoir sur le rôle « d’esclave de maison » que le colonialisme puis le néocolonialisme ont fait jouer à notre « élite peau noire, masque blanc » pour citer Franz Fanon contre les patriotes sénégalais et d’Afrique. Les exemples inacceptables des propos de Macky Sall sur le « dessert aux tirailleurs sénégalais » et la trahison éhontée de Khadafi et de l’UA par A. Wade par un vol encadré par des mirages français à Benghazi en sont les dernières illustrations.

Nous ne pouvons sérieusement pas éluder cette question en tant que « Sénégalais » dans l’élaboration de notre orientation politique panafricaine à partager réciproquement avec les autres forces patriotiques panafricaines des autres pays d’Afrique.

En jetant sur des fonds baptismaux le « nouveau » Pastef, fort de l’engagement militant enthousiaste de la jeunesse rebelle, de son savoir faire et sa maîtrise des outils modernes de communication et qui en mars dernier a fait don de soi pour dire NON à la dictature libérale néocoloniale, fort de sa grande détermination à mettre fin au règne de la mafia bourgeoise apatride libérale néocoloniale qui brade tout ce qui appartient au peuple et lui fait la poche, fort de l’expérience et de la sagesse de la vieille garde résistante de la gauche historique dont les luttes et les sacrifices ont préparé l’émergence actuelle de la résistance patriotique, fort de l’harmonisation de nos styles de travail politique entre les deux générations, fort de la main tendue sur la base de l’égalité entre partenaires égaux aux patriotes panafricains des autres pays africains ; fort de tout cela, préparons les élections locales pour chasser partout APR/BBY/REEWMI, les législatives pour les chasser de l’Assemblée Nationale, envoyons y sur la base de la démocratie interne nos leaders locaux et nationaux et la présidentielle 2024 à laquelle Macky Sall ne peut pas légalement et légitimement se présenter.

Poursuivons le travail entamé de massification et surtout impliquons nous dans toutes les luttes de notre peuple pour que vive l’alternative anti-libérale, anti-impérialiste au néocolonialisme.

15 août 21