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TOGO, PERDRE LA PRÉSIDENTIELLE DE 2020 OU S’UNIR CONTRE « LE PARTI UNIR » ET SES SATELLITES !

D 27 mai 2019     H 05:20     A Collectif pour la Vérité des Urnes     C 0 messages


RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA rappellent au Peuple togolais que sans les réformes électorales, institutionnelles et constitutionnelles consensuelles, telles que voulues par le Peuple togolais et exprimées avec force par le mouvement populaire né de l’insurrection du 19 août 2017, le camp des démocrates et des progressistes ne peut aller aux élections et espérer les gagner. Donc aller aux élections locales et présidentielles qui se profilent à l’horizon, sans consensus politique préalable sur les modalités d’organisation, c’est accepter de les perdre. Est-ce vraiment ce que veut le Peuple togolais indépendant ?

1. MARGINALISER LES NEUTRALISATEURS DE LA LUTTE DU PEUPLE TOGOLAIS

La plupart des acteurs politiques de l’opposition comme ceux de la société civile y compris certains membres du clergé se sont alignés pour conseiller au Peuple togolais d’aller se faire recenser et participer aux élections locales sans les réformes consensuelles. Outre l’incohérence stratégique politique et l’opportunisme de circonstance ou alimentaire d’une telle démarche, c’est donc bien de trahison du Peuple dont il s’agit. En pratique, cela équivaut à une forme de légitimation ou plutôt de re-légitimation du pouvoir de Faure Gnassingbé. Le Peuple togolais ne doit plus être naïf et faire confiance pour la conduire de ses revendications à des gens qui le trompent. Il y a au Togo de véritables neutralisateurs de la lutte politique et sociale du Peuple togolais. Chacun doit les identifier et s’en éloigner. Le peuple togolais ne peut aeternam se contenter des trahisons à répétition du Peuple togolais par des acteurs, des institutions nationales, régionales et même internationales.

2. SANS RÉFORMES CONSENSUELLES, LES ÉLECTIONS SONT PERDUES D’AVANCE POUR LE PEUPLE

La Diaspora togolaise plurielle et indépendante prend acte que la plupart des partis politiques togolais dits de l’opposition, après avoir choisi d’aller aux élections présidentielles de 2015, ont refusé de se faire recenser et d’aller aux élections législatives du 20 décembre 2018. Aujourd’hui face aux échéances de juin 2019, alors qu’ils tirent le constat que les élections du 20 décembre 2018 n’ont apporté aucune réponse politique concrète et consensuelle aux revendications légitimes portées par l’insurrection du 19 août 2017, ces mêmes partis invitent l’ensemble de leurs partisans à se faire recenser pour aller aux premières élections locales sous Faure Gnassingbé 1. Qui peut faire confiance à ces partis ou mouvements citoyens qui affichent ainsi leur absence de cohérence politique et de vision stratégique ? Le Peuple togolais ?

On peut rajouter à ce constat l’incohérence qui consiste à reconnaitre en 2019 des vertus de candeur et d’équité à la Cour constitutionnelle, après avoir refusé de déposer un recours en annulation de l’élection présidentielle de 2015 devant cette même cour : « Dans sa Décision n°EP‐008/15 du 03 mai 2015 portant proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 25 avril 2015, la Cour constitutionnelle rappelle qu’aucun des candidats n’avait introduit de recours en contestation à l’expiration du délai de recours fixé au 30 avril 2015 à minuit. »,et produit ensuite un mémorandum prouvant le caractère frauduleux des résultats publiés par la Cour constitutionnelle du Togo 2.

Seul le Parti des Togolais, dirigé par Nathanaël Olympio, a choisi la cohérence en rejetant de participer à tous ces scrutins par respect à la demande initiale du peuple togolais à savoir :

 pas de réformes transparentes du processus électoral ;

 pas de participation à des élections perdues d’avance, voire légitimant le pouvoir en place.

Il est vrai que le Président du Parti National Panafricain, Tikpi Atchadam, pour tenter d’empêcher Faure Gnassingbé de se présenter pour son 4e mandat 3, opte pour la création des « comités contre le 4e mandat de Faure Gnassingbé 4 ».

La réalité est que la réforme constitutionnelle adoptée à l’unanimité des députés présents à l’Assemblée Nationale, donc sans véritable débat contradictoire, a bien eu lieu sans consensus et contre l’aspiration profonde du Peuple togolais. Les députés issus des élections législatives du 20 décembre 2018 boycottées massivement par les partis d’opposition (Coalition des 14 partis politiques) et la population avec moins de 15 % de participation au scrutin, ont approuvé le projet du Gouvernement de révision constitutionnelle. En effet, après avoir modifié la Constitution originelle de 1992 approuvée par le Peuple togolais, pour supprimer justement la limitation à deux des mandats présidentiels, voici que le pouvoir rétablit sans rétroactivité la limitation du nombre de mandats présidentiels. Cette réforme constitutionnelle à l’initiative exclusive de Faure Gnassingbé consiste en réalité à permettre, avec un parlement totalement acquis à la mouvance présidentielle, la prolongation officielle du mandat de Faure Gnassingbé jusqu’en 2030. Toutefois, la sortie de la crise togolaise aurait été possible si les députés « incestueux » avaient fait preuve de courage et de respect du Peuple togolais en n’accordant pas le droit à la rétroactivité. Surtout en tenant compte que sur les trois mandats 2005-2020, le dernier en cours est totalement usurpé et a été imposé en l’absence totale de vérité des urnes et par la force, comme au demeurant les précédents.

3. PAS ENCORE DE RETOUR DE LA CONFIANCE ENTRE LE PEUPLE ET LES DIRIGEANTS TOGOLAIS

Aussi l’équation togolaise est simple : pas de rétroactivité de la réforme constitutionnelle et donc pas de retour de la confiance entre le peuple et la mouvance présidentielle au Togo. Il n’y a pas de sortie de crise politique au Togo comme le clament partout à qui veut les entendre les zélotes du pouvoir. Même France 24 se prête à ce jeu, sans d’ailleurs offrir un droit de réponse à des voix alternatives indépendantes.

Le Peuple togolais doit se rendre à l’évidence : les prochaines élections locales ne changeront pas la donne, ni ne réconcilieront le Peuple et togolais avec ses dirigeants et ses opposants institutionnalisés. Même au sein de la société civile, en référence à « l’association Front Citoyen Togo Debout au Togo 5 », l’urgence semble être la « décentralisation » et le populisme en optant de participer aux élections locales sans se poser la question de savoir si un ensemble de conditions préalables sont réunies pour qu’elles puissent véritablement permettre de manière incontestable l’expression de la vérité des urnes. Ici encore, la faiblesse de la réflexion sur la stratégie politique, conduit à conseiller au peuple togolais de réfléchir sérieusement à la cohérence d’une telle démarche.

Aussi, il s’agit pour l’opposition indépendante et sans lien incestueux avec Faure Gnassingbé, de se rapprocher de la Diaspora togolaise indépendante et plurielle et d’organiser l’avenir du Togo en commençant par construire sur des bases claires et consensuelles un projet de société commun permettant de participer aux élections présidentielles de manière crédible, avec une candidature commune autour d’une équipe de personnalités compétentes et neutres. Il faut auparavant que les réformes électorales soient refaites sur une base consensuelle avec des personnalités indépendantes du pouvoir. Il s’agit notamment de revoir le fichier électoral, de refonder la Commission électorale nationale indépendante et ses antennes locales, la Cour constitutionnelle ainsi que la justice togolaise.

Avec une grande partie des forces armées togolaises claniques, affairistes et sans ambition pour un avenir meilleur pour le Peuple togolais, la mission pourrait s’annoncer impossible. Mais justement, c’est lorsque l’illusion que tout est impossible est dissipée que tout redevient possible si le Peuple togolais s’implique dans la construction d’un projet de société commun, y adhère et négocie l’inversion des rapports de force à l’intérieur du Togo comme à l’extérieur du Togo.

4. LE JEU DE DUPES : TU RESTES PRÉSIDENT POUR QUE JE RESTE DÉPUTÉ

La nouvelle Constitution révisée a rétabli le scrutin uninominal majoritaire à deux tours qui était présent dans la Constitution originelle de 1992 et qui a été supprimé sans passer par un référendum proposé par Faure Gnassingbé. Aussi, l’élection du Président de la République au Togo en 2020 se fera sur la base d’un scrutin à deux tours. Mais chacun sait qu’au Togo, l’institutionnalisation de la contrevérité des urnes risque de permettre ce qui est communément dénommé la « victoire par K. O. » à savoir une majorité de plus de 50 et une voix dès le premier tour. Ceci assorti de l’impossibilité de contestation et de remise en cause des fraudes massives systématiquement constatées et systématiquement considérées comme négligeables par la Cour Constitutionnelle, du fait de l’absence d’institutions indépendantes et crédibles, mais exclusivement au service de Faure Gnassingbé. Bref, une victoire de la contre-vérité des urnes institutionnalisée !

C’est le 8 mai 2019 que les députés de la mouvance présidentielle à savoir le parti UNIR (Union pour la République) et les partis satellites (Union des Forces du Changement (UFC), Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement, (MPDD ex-OBUTS), Nouvel Engagement togolais (NET), Mouvement des Républicains Centristes (MRC), etc. ont choisi contre l’avis du Peuple togolais de renouer partiellement avec la Constitution de 1992. Avec plus de 73 députés sur 91 (dont une absence), le projet de re-révision constitutionnelle fut adopté par la majorité des quatre cinquièmes.

Les députés ont profité de la circonstance pour négocier quelques prébendes en renforçant leur propre position avec un mandat législatif de 6 ans renouvelable une fois avec en contrepartie la prolongation du mandat de Faure Gnassingbé pour au moins deux mandats de 5 ans supplémentaires à partir de 2020. Précisons qu’il est impossible comme cela était prévu dans la Constitution originelle de 1992, de modifier la nouvelle Constitution de mai 2019 par voie référendaire. Il y a donc bien un jeu de dupe : Faure Gnassingbé reste au pouvoir pour que les députés de la mouvance présidentielle restent au pouvoir. Que le Peuple togolais sache qu’il est dupé dans le jeu à somme nulle : Tu restes Président pour que je reste Député !

Autrement dit, le Parlement de la mouvance présidentielle togolaise vient de légitimer 15 ans d’usurpation du pouvoir au détriment de la volonté majoritaire d’alternance du Peuple togolais et se propose de laisser Faure Gnassingbé au pouvoir jusqu’en 2030 tout en accompagnant le mouvement avec une partie des députés qui accompagneront leur candidat Président pendant 12 ans. Un jeu de dupes où le Peuple togolais est systématiquement perdant.

5. UNE OPPOSITION NON INDÉPENDANTE QUI PREND LE PEUPLE TOGOLAIS EN OTAGE

Cependant, c’est aussi l’absence d’unité d’action collective et effective sous couvert d’une coalition des 14 partis devenue entretemps la coalition de 8 partis politiques (C8) qui est en partie responsable de la situation actuelle qui prend le peuple togolais en otage.

Aussi, au Togo, deux groupes d’adversaires politiques devront se constituer pour aller aux élections présidentielles de 2020. Si l’opposition continue sa stratégie aussi sidérante que traumatisante pour le Peuple togolais en choisissant :

de légitimer le pouvoir en place par des compromissions non publiques ; ou alors
de s’étriper copieusement sous couvert d’une Coalition des 14 (ou C8) ou tout autre organisation qui n’a d’unité que la force de la trahison mutuelle, alors le Peuple togolais devrait rapidement décider de se passer de ces acteurs politiques actuels et opter pour des acteurs indépendants et surtout compétents.

6. S’INSPIRER DES LUTTES POLITIQUE PANAFRICAINISTE ET INTERNATIONALISTE

Les mouvements citoyens de la Diaspora liés à la mouvance présidentielle au Togo, notamment le pouvoir du parti RPT/UNIR présidé par Faure Gnassingbé, s’efforcent de démontrer que la Diaspora togolaise indépendante produirait une vision politique des combats politiques à mener, éloignée de la réalité de terrain.

Aujourd’hui grâce aux moyens de communication modernes, les citoyens togolais de la Diaspora, au même titre que les citoyens engagés au Togo dans le combat politique pour l’alternance, sont enclins à mesurer en temps réel les résultats des luttes politiques en cours menées par d’autres peuples à travers monde pour leur libération du joug de systèmes dictatoriaux ou autocratiques. Il importe de citer l’Algérie et le Soudan dont la lutte politique s’achemine vers une victoire du Peuple, qui a déjà obtenu les démissions forcées des Présidents, notamment l’Algérien Abdelaziz Bouteflika et le soudanais Omar Al-Béchir. C’est donc bien la tête qu’il convient d’enlever car constituant l’obstacle principal à la transformation d’un système politique autoritaire empêchant la vérité des urnes de s’exprimer. Encore faut-il pouvoir trouver des alliances et des consensus avec la partie de l’Armée qui soutient le peuple. Le peuple togolais gagnerait à s’inspirer de ces luttes gagnantes. Il est donc permis de revendiquer comme source d’inspiration une vision panafricaniste et internationaliste du combat politique à mener au Togo et sortir d’une vision de type « togo-centrique » qui ne répond plus aux aspirations du Peuple togolais.

Les luttes politiques conquérantes des peuples d’Algérie et du Soudan sont des sources d’inspiration efficientes pour définir la stratégie du combat politique au Togo. Pour se libérer, ces deux peuples n’ont d’abord compté que sur eux-mêmes et la force de leur mobilisation massive, avant de faire confiance à des chefs de file définissant en leur nom, la stratégie commune de lutte avec les militaires contrôlant une partie du pouvoir. Si cette approche a porté ses fruits en Algérie et au Soudan, pourquoi ne porterait-elle pas les siens au Togo ?

7. RECOMMANDATIONS DE RCDTI ET CVU-TOGO-DIASPORA
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA :

7.1 invitent les partis politiques et les forces vives de la société civile qui ne trahissent pas la pensée et la volonté du Peuple togolais à identifier les faiblesses du système de Faure Gnassingbé afin de convaincre les lobbies et les populations de l’intérêt à « lâcher » très tôt un système dont la fin ne pourra plus se faire sans violence, vraisemblablement incontrôlée. En effet, une révolution au Togo fondée sur les 3 principes de la non-violence à savoir 1. la désobéissance, 2. la non-coopération et 3. la non-soumission peut s’exercer partout et par tous les citoyens indépendants. Pour ce faire, il faudra s’appuyer sur les points faibles du système militaro-civile-ésotérique de Faure Gnassingbé notamment le volet social, la corruption, les injustices, les abus de pouvoir, et les atteintes aux droits humains et aux libertés. Pour se faire il importe de s’appuyer sur une société civile locale indépendante et des partis politiques indépendants prêts à ne pas trahir le Peuple togolais ;

7.2 rappellent qu’il s’agit de donner de véritables chances à l’alternative politique, économique, sociale, culturelle et environnementale au Togo en choisissant de contribuer à un projet de société commun avec un programme pour l’avenir du Togo qui seront suivis par une série de conférences inclusives permettront à toutes les bonnes volontés de trouver un espace d’adhésion non restrictif et non partisan comme ceux des partis politiques. Les citoyens togolais libres et indépendants pourront alors s’engager pour l’alternance politique au Togo et apprendre qu’il importe d’abord et en amont de s’organiser collectivement pour produire un projet de société ;

7.3 interpelle le Peuple togolais sur la capacité de Faure Gnassingbé à l’acheter et à le mystifier. La Cour constitutionnelle à la solde du pouvoir de Faure Gnassingbé ne peut invalider les dispositions qui protègent Faure Gnassingbé puisque c’est cette cour qui a systématiquement légitimé la Contre-vérité des urnes au Togo. En conséquence, le Peuple togolais indépendants doit comprendre que pour voter, il n’y a pas besoin de carte d’électeurs, ni d’être enrôlé sur des listes électorales. Il suffit d’avoir une pièce d’identité (carte d’identité et un passeport) et d’exiger que n’importe quel scrutin électoral (le fait de voter) peut se faire avec une carte d’identité ou un passeport sur la base d’une liste électronique intégrant la Diaspora. Cette liste officielle du Peuple togolais doit pouvoir être vérifiable et construite avec la participation de représentants indépendants du peuple togolais. Cette liste fiable n’existe pas aujourd’hui. Alors, tous ceux qui conseillent le Peuple togolais d’aller s’inscrire sur des listes dont les machines prennent jusqu’à 150 mn (2h et demi) pour enregistrer une personne – quand les machines ne sont pas en panne ou inexistantes – devraient être aussi présents lors des échecs électoraux car en fait, en s’inscrivant sur des listes électorales viciées, l’on invite le Peuple togolais à des élections perdues d’avance. Mais le Peuple togolais doit apprendre à se détacher de ceux des dirigeants au pouvoir comme dans l’opposition qui les conduisent régulièrement vers des élections de la contre-vérité des urnes ;

7.4 Insiste sur le fait qu’il n’y aura pas de changement au Togo si ce régime militaro-civil-ésotérique ne part pas. Le tout est de savoir comment, avec qui ? si le Peuple togolais reste dans le déni de la trahison politique d’un nombre incalculable de vrais et faux opposants politiques dits « centriste » ou de l’opposition, alors il faut accepter de subir après les 39 ans du père, les 15 ans du fils encore pendant 10 ans du fils. Ce système des Gnassingbé ne peut perdurer que grâce à une trahison implicite du Peuple togolais. Aussi, il convient de rappeler à ce Peuple, que malgré la pauvreté et la faim dont est responsable le système de Faure Gnassingbé, il est tempos de ne plus suivre tel un mouton certains responsables politiques qui ne font que légitimer le pouvoir en place. Sinon, le réveil ne sera que plus douloureux, lors des prochains échecs électoraux : les élections locales et l’élection présidentielle. Aussi, la fin de la crise politique au Togo passe par l’organisation du contrôle populaire de la vérité des urnes. Mais qui le veut vraiment ?

Le 20 mai 2019.