Vous êtes ici : Accueil » Afrique du Nord » Egypte » Egypte : Massacre devant le siège du gouvernement, un nouveau crime des (...)

Egypte : Massacre devant le siège du gouvernement, un nouveau crime des fils de Mubarak au pouvoir

D 21 décembre 2011     H 12:31     A Socialistes Révolutionnaires (Egypte)     C 0 messages


9 martyrs … 500 blessés … tel est le résultat des affrontements entre les forces d’occupation égyptiennes et les révolutionnaires lors d’une récente tentative de mettre la révolution à genoux et d’en revenir au régime de Moubarak.

Au demeurant, pourquoi pas ? Après tout, les dirigeants du Conseil Suprême des Forces armées [SCAF] sont les fils de Moubarak et ils sont fidèles envers leurs intérêts économiques personnels. Les généraux du SCAF contrôlent environ 20% de l’économie et sont totalement opposés aux intérêts de millions des travailleurs qui trouvent tout juste de quoi vivre. La plupart d’entre eux ne peuvent pas trouver d’emplois qui offrent la chance d’une vie décente ni même qui permettent d’espérer une amélioration de leur vie.
Les "braves" forces armées, les membres des services du renseignement militaire et les gangs de voyous soutenus par le gouvernement ont attaqué le sit-in pacifique dans la rue du siège du gouvernement. Après avoir inventé de toute pièce une accusation contre Abboudi, un des jeunes « ultras » [supporters de football] qui jouaient au football, ils l’ont harcelé, lui ont fait subir des décharges électriques et autres sévices et ont ensuite refusé de le libérer pendant plus d’une heure.

Ceci s’est révélé être simplement un prétexte pour une attaque préméditée pour disperser le sit-in par la force et pour brûler les tentes des manifestants. On a utilisé le mensonge classique suivant lequel les habitants du quartier étaient dérangés par les manifestant, bien que la rue où le sit-in se déroulait ne gênait pas la circulation et que le quartier lui même ne se trouve pas dans une zone résidentielle mais dans un secteur de bâtiments gouvernementaux, de ministères et d’ ambassades.

Les voyous et les commandos en vêtements civils de « notre » armée ont réoccupé les édifices gouvernementaux qui sont maintenant réellement sous occupation militaire, y compris le Parlement, afin de jeter des pierres et des éclats de verre aux manifestants et aux militants qui les ont rejoints dans la rue Qasr al-Aini, pour exprimer leur colère suite à l’attaque du sit-in. Des dizaines de manifestants sont tombés sous les coups de matraque, les jets des canons à eau, les tirs de balles en caoutchouc et ceux à balles réelles.

Ces évènements font suite à une vague montante de protestations ouvrières et à l’annonce par un grands nombres d’ organisations d’ouvriers de leur intention de manifester et d’occuper pour poursuivre les tâches révolutionnaires visant à nettoyer les institutions publiques des vestiges du régime Moubarak et à redistribuer la richesse dans la société. C’est pourquoi il était nécessaire de briser le sit-in par la force armée pour empêcher la possibilité d’une jonction entre les masses laborieuses, qui ont renversé le régime Moubarak par leurs grèves dans les derniers jours de son règne, et les révolutionnaires participant au sit-in devant le siège du gouvernement..

D’autre part ces événements surviennent alors qu’approche le terme des élections parlementaires et donc le début de la revendication que l’armée rentre dans ses casernes et laisse la place à un gouvernement élu.

Tout ceci indique qu’une tendance croissante dans l’armée veut créer le chaos et la panique pour que les généraux puissent saisir les rênes du pouvoir à la demande du peuple ou, à tout le moins, pour museler les révolutionnaires jusqu’au moment où les positions politiques et les pouvoirs pourront être répartis entre les forces politiques opportunistes qui ont consenti à entrer dans la bataille électorale sous domination de l’armée.

Il n’y a aucune alternative à la poursuite de la révolution sur les places publiques, dans les universités et dans les lieux de travail … rien ne peut remplacer l’action pour gagner les masses populaires,- et au cœur d’entre elles, la classe ouvrière-, au camp révolutionnaire.
Si nous ne le faisons pas, les Forces Occupantes, sous la direction de Tantawi , continueront à tuer des révolutionnaires et à faire échouer la révolution.

Nous nous adressons aux masses de notre peuple ! Les massacres du siège du gouvernement ont fait tomber le gouvernement de Ganzoury qui a passé sa vie au service de son maître, Mubarak, et qui a voulu inscrire son accès au gouvernement avec le sang des révolutionnaires.

Nous devons lutter ensemble pour ces revendications, pour accomplir les buts de la révolution de gagner le pain, la liberté et la justice sociale et pour que le sang des martyrs n’ait pas été versé en vain :

1. Un gouvernement révolutionnaire avec les plein s pouvoirs.

2. Le châtiment pour les assassins des martyrs et le procès des criminels du Conseil militaire

3. La baisse des prix et une augmentation des salaires.

4. La nationalisation des compagnies privatisées volées (à la nation) pour fournir du travail aux chômeurs.

Le conseil militaire mène la contre-révolution …, mais la révolution continue.

 Les Socialistes Révolutionnaires le 17 décembre 2011

Original en anglais :

http://www.jadaliyya.com/pages/index/3592/statement-by-the-revolutionary-socialists_the-cabi

Traduction : Pierre-Yves Salingue