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Les industriels français espèrent être "au rendez-vous" de la reconstruction libyenne

D 12 octobre 2011     H 12:52     A     C 0 messages


Des responsables de 80 entreprises françaises se rendent mercredi en Libye pour prendre contact avec les nouvelles autorités et tenter, face à une vive concurrence, de se faire une place dans la production pétrolière et le vaste marché de la reconstruction du pays encore instable. Les secteurs de l’énergie, du BTP et des transports seront largement représentés, avec également l’agroalimentaire, les télécommunications, la sécurité, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, la santé, la banque, l’eau et l’environnement.
Onze entreprises pétrolières et gazières, dont Total, Technip, GDF Suez Exploration et Production, voyageront sous la houlette du Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières (GEPP). "La Libye, c’est un pays qui avait déjà quelques retards dans le développement de projets. Les six mois passés n’ont pas dû arranger les choses, donc on retourne là-bas voir nos correspondants habituels (...) peut-être poser des jalons pour le futur", a déclaré Jean-Jacques Royant, du GEPP.

Le secteur du BTP sera mené par Vinci, qui avait, avant le conflit, deux chantiers, dont la tour de contrôle de l’aéroport de Tripoli. Pour le groupe, "la Libye est un marché potentiel d’avenir dans les infrastructures de type transports, eau, hôtels". Certains sont présents depuis très longtemps en Libye. Soufflet (agroalimentaire) travaille depuis 35 ans avec ce pays, auquel il vend des céréales et de la farine, et a investi dans une usine de produits laitiers. "Il s’agit de normaliser les relations (...), nous avons aussi des projets", indique un porte-parole.
Une cinquantaine d’entreprises françaises sont établies en Libye et environ 250 ont des relations commerciales avec ce pays, selon la Chambre de commerce franco-libyenne qui estime à un milliard d’euros les ventes françaises en 2010. La Libye, productrice de 1,6 million de barils par jour de pétrole de haute qualité avant le soulèvement contre Muammar Kadhafi, doit mener un effort urgent de reconstruction de ses infrastructures. Il lui faut également s’attaquer aux pénuries d’eau, aux problèmes de sécurité et de santé. À plus long terme, le pays ambitionne de devenir moins dépendant d’un secteur pétrolier contribuant pour 98 % aux recettes de l’exportation et de développer le secteur privé, ce qui lui fait envisager un afflux de capitaux étrangers, avait récemment expliqué Abdallah Chamia, chargé de l’économie au sein de l’exécutif transitoire. Riche de ses hydrocarbures, Tripoli dispose aussi pour la reconstruction d’avoirs estimés à 170 milliards de dollars (125 milliards d’euros).
"Il faut que nous soyons au rendez-vous", a déclaré, à la veille du voyage, le secrétaire d’État français au Commerce extérieur Pierre Lellouche. Alors que les combats continuent dans certaines villes, que des tensions persistent entre factions rivales des autorités de transition, "la principale difficulté est d’avoir des interlocuteurs", estime-t-il.
Reste aussi que la concurrence sera féroce face à des pays très présents en Libye avant l’insurrection, telle la Chine, qui y a investi des milliards de dollars et y employait 36 000 de ses ressortissants, ou l’Italie, ancienne puissance coloniale. Cent dix entreprises turques ayant des activités en Libye sont recensées par la Chambre de commerce turco-libyenne avec des projets d’une valeur cumulée de 26,4 milliards de dollars. Les échanges commerciaux de 2,3 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) entre les deux pays étaient en 2010 largement en faveur de la Turquie. Si "la France bénéficie naturellement de l’image d’un pays qui a aidé à la libération de la Libye", "les cadeaux politiques ne viendront pas compenser les écarts de compétitivité ou de compétence", a averti Pierre Lellouche.

Source : http://www.aloufok.net