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Maroc : Lettre ouverte à l’attention des ministres chargés des relations extérieurs des pays subsahariens

D 18 septembre 2013     H 05:01     A Fabien Didier YENE     C 0 messages


Suite aux derniers assassinats odieux à caractère raciste des migrants au Maroc, suivi des répressions et harcèlements sans précédents dont sont victimes des personnes d’origines subsahariennes au Maroc et au Maghreb en général ; nous vous prions de trouver en pièce jointe la lettre ouverte à l’attention des ministres chargés des relations extérieurs de la république du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali, du Nigéria, du Cameroun, et de la république démocratique du Congo.

Paris le 26 août 2013
Anciens Migrants, Refugiés, Demandeurs d’Asile au Maroc
S/C Fabien Didier YENE
34, rue Jean Longuet 92220 Bagneux - France

A Messieurs, les Ministres des affaires étrangères ou de relations extérieurs ou encore de la coopération internationale, de la république du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso, du Nigéria, du Cameroun, de la République Démocratique du Congo et à tous les pays frère sub-sahariens.

Messieurs les ministres,
Permettez- nous de porter à votre connaissance les derniers évènements tragiques qui ont couté la vie à plusieurs fils et filles de l’Afrique sub-saharienne au Maroc, et de vous exprimer notre indignation suite au silence notable et parfois complice de gouvernement de nos pays respectifs face à cette situation criminelle.

D’abord qu’il nous soit permit de vous dire que nous ne sommes, ni un parti politique, ni une association, ni une ONG, ni un syndicat, ni même aux services d’une ambassade.

Nous sommes des jeunes africains partis de nos pays respectifs pour différentes raisons. Sur notre parcours, en quêtes de libertés et d’épanouissement, nous avions traversés plusieurs pays d’Afrique et avions vécu plusieurs années au Maroc. Là bas nous étions appelés migrants clandestins, demandeurs d’asiles, réfugier. Nous avions tous des responsabilités dans des organisations informelles des personnes migrantes et réfugiées. Aujourd’hui, résidents en Europe ou en Afrique sub-sahariennes, nous gardons les yeux rivés sur la Maroc, car il nous est impossible d’oublier les horreurs dont nous y avons été témoins ou victimes.
L’accumulation des actes racistes et les derniers évènements en date du 14/08/2013 nous obligent à vous interpeller. Traditionnellement, le Maroc est un pays d’Afrique hospitalier et entretien de bonnes relations avec les pays du sud du sahara (Comme l’atteste les accords de circulation des personnes avec le Sénégal, la guinée, le Mali et l’arrivé chaque année de milliers d’étudiants subsahariens au Maroc pour y faire leurs études). Et Nombreux sont des subsahariens qui y sont en transit ou y vivent de façon définitive (Ce n’est pas parce que le Maroc est un trait d’union entre l’occident et le continent africain que les sub-sahariens ne peuvent pas s’y installer). Mais grave est de constater que, le Maroc bafoue quotidiennement les droits des étrangers et particulièrement ceux des ses frères et sœurs africains nés au-delà du Sahara. En effet, depuis près de 15 ans, les pays maghrébins se sont positionnés comme de véritables gendarmes à la frontière sud de l’Europe et bénéficie de ce dernier plusieurs appui financier et logistiques en ce sens.

Le nombre de contrôles au faciès, d’arrestations, de passages à tabac et de refoulement de sub-sahariens aux frontières marocaines et algériennes par la police ( en plein désert), ne cesse de croître.

Même dans la population civile, les actes xénophobes se multiplient sans jamais faire l’objet de poursuites judicaires ou de représailles. Pour preuves voici les cinq derniers exemples.
 En début de cette année, un jeune camerounais de 29 ans prénommé Clément s’est fait abattre, comme bien d’autres avant lui par les gardes frontières marocaines.
 Au mois de mars, un jeune malien de 28 ans prénommé Coulibaly est poignardé mortellement devant une épicerie, dans le quartier de Takadoum à Rabat.
 Le premier de ce mois d’août, une mineure ivoirienne, Tina Melon, se voit violé par 4 policiers à Tanger, de 16h jusqu’à 23h, puis abandonné dans une grande forêt.
 Au lendemain de ce viol, le jeune enseignant Congolais Toussaint Mianzoukouta, père de famille, se fera arrêté par les policiers à Tanger, puis éjecté de la fourgonnette de police en pleine vitesse et rendra l’âme le 24 juillet de suite d’une hémorragie cérébrale.
 Et encore hier, le jeune Sénégalais Ismaïla Faye, se voit ôter la vie par un militaire, qui le poignarde mortellement à la Gare routière de Rabat ; pour une histoire banale de dispute de place dans un autocar, alors que le pauvre avait un ticket avec son numéro de siège.

Et ces cas ne sont que les quelques exemples récents parmi des centaines de cas d’assassinats dont sont victimes des subsahariens chaque année. Les rapports, les communiqués, les conférences de presses faisant état de cette situation accablante ne manquent pas : des organisations de défenses des droits humains et de l’homme en occurrence l’AMDH (Association marocaine des droits humains) ; GADEM (Groupe Anti-raciste de défense et d’accompagnement des étrangers et Migrants) ; ABCDS, ATTAC Maroc, et Médecin sans frontière dénoncent régulièrement l’extrême violence à l’encontre des sub-sahariens au Maroc. Signalons en passant que ces organisations ont de moins en moins les pouvoirs de travailler correctement, et subissent la pression des autorités marocaines.(Médecin sans frontière a été contraint de quitter le territoire)

Nous sommes Indignés de n’avoir jamais vu ou entendu de tels rapports provenant d’une ambassade subsaharienne au Maroc. Nous sommes tout aussi consterné de ne jamais voir les pays dont nous sommes originaires soutenir leurs ressortissants sur le territoire marocain. N’est ce pas que le rôle premier d’un Etat est de protéger ses citoyens ? Pourquoi dans nos pays déroulons toujours le tapie rouge aux autorités marocaines, alors que ceux-ci traitent des sub-sahariens comme des sous hommes ? Jusqu’à quand les intérêts économiques passeront-ils avant les intérêts humains. Le Maroc compte actuellement un nombre important et croissant des personnes migrantes en situation dite irrégulière venant de l’Europe et d’autres pays arabes, mais jamais nous avons vu ces derniers subir le traitement inhumain et dégradant comme celui infligé à nos amis, camarades et frères venant de l’Afrique subsaharienne.

Monsieur le ministre, eu égard à ce qui précède nous avons besoin d’entendre votre voix face à cette situation discriminatoire et dégradant que nous inflige le Maroc au seul motif de prouver à l’Europ qu’il accompli efficacement son rôle de garde frontière européenne. Nous espérons que vous saurez entendre notre appel, et que collectivement, les hauts dignitaires que vous êtes sauraient mettre en cohérences, vos discours et les actes dont tous les citoyens attendent de vous.

Fabien Didier YENE : Ancien ( SG du Conseil des migrants subsahariens au Maroc : Président de la communauté camerounaise du Maroc : Fondateur de l’Association de Développement et de Sensibilisation des Camerounais Migrants au Maghreb. Co-fondateur du Collectif des Communautés Sub-sahariennes au Maghreb) : Consultant ; Militant associatifEdogue Jean Louis : Ancien ( Co-fondateur de l’Association de Développement et de Sensibilisation des Camerounais Migrants au Maghreb) : Doctorant à l’EHESS France - Paris Bakayoko Mamadou : Ancien (Président du Conseil des Migrants au Maroc ; Educateur Caritas Maroc et Fondation Orient Occident)
Paulin Kwanzibi : Ancien (Vice Président du Collectif des Réfugiés au Maroc et Responsable de proximité des associations AFVIC, ALCS et OPALS à Casablanca…) FranceWilly Bayanga : Ancien (Président du Conseil des Migrants au Maroc ; Pasteur à l’église Bethesda) : Président du Conseil des Migrants de France
Emmanuel Mbolela : Ancien (Président de l’Association des Réfugiés Congolais au Maroc) : Coordinateur du CERMAS (centre d’étude et de recherche sur la migration subsaharienne)
Pierre DELAGRANGE : Ancien (Président du Collectif des Communautés Sub-sahariennes au Maroc) : JordanieSerge HENGOUP : Ancien (Secrétaire générale de la Communauté Camerounaise du Maroc) : Journaliste Indépendant en Côte d’Ivoire

Sékou KEITA (Président de la communauté Malienne au Maroc)

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Version en Anglais :

Paris 26 aout 2013

Anciens Migrants, Refugiés, Demandeurs d’Asile au Maroc
S/C Fabien Didier YENE
34, rue Jean Longuet 92220 Bagneux - France

Open to the Ministers of Foreign Affairs and International Cooperation of the Republic of Senegal, Côte d’Ivoire, Mali, Nigeria, Cameroon, the Democratic Republic of the Congo and all sub-Saharan countries brother letter .

Ministers,Let us bring to your attention the recent tragic events that claimed the lives of several girls and son of sub-Saharan Africa in Morocco, and to express our outrage at the notable silence and sometimes complicit government of our country respective face of this criminal situation.First let us be allowed to tell you that we do, not a political party or an association or an NGO, or a trade union services of an embassy.We are young African parties in our respective countries for different reasons. On our journey in quest of freedom and fulfillment, we crossed several countries in Africa and had spent several years in Morocco. Over there we were called illegal immigrants, asylum seekers, refuge.
We all had responsibilities in informal organizations of migrants and refugees. Today, residents in Europe and sub-Saharan Africa, we keep our eyes on the Morocco because it is impossible for us to forget the horrors we have witnessed or experienced.The accumulation of racist acts and recent events dated 14/08/2013 compel us to challenge you. Traditionally, Morocco is an African hospital and maintaining good relations with the countries of the southern Sahara (As evidenced by the movement of people agreement with Senegal, Guinea, Mali and arrived each year Thousands of sub-Saharan Morocco students to do their studies). Many sub-Saharan and that are in transit or live there permanently (This is not because Morocco is a bridge between the West and the African continent as sub-Saharan can not s’ install). But is clear that serious, Morocco violates the rights of foreigners and especially those of his African brothers and sisters born beyond the Sahara daily. Indeed, for almost 15 years, the Maghreb countries have positioned themselves as real police the southern border of Europe and enjoys it more financial and logistical support in this direction.

The number of controls facies, arrests, beatings and repression of sub-Saharan to the Moroccan and Algerian border by the police (in the desert), is growing.
Even in the civilian population, xenophobic acts multiply never be the subject of judicial proceedings or reprisal. Evidence here for the last five examples.
 Earlier this year, a young 29 year old Cameroonian named Clement was shot, like many others before him by the Moroccan border guards.
 In March, a young 28 year old named Mali Coulibaly is fatally stabbed in front of a grocery store in the neighborhood Takadoum in Rabat.
 The first of the month of August, an Ivorian minor Tina Melon is being raped by four policemen in Tangier, from 16h to 23h and then abandoned in a large forest.
 In the aftermath of the rape, the young teacher Congolese Mianzoukouta Toussaint, father, will be arrested by the police in Tangier, then ejected from the police van at full speed and make the soul on July 24 following a hemorrhage brain.
 And yesterday, the young Senegalese Ismaïla Faye sees taking life by a soldier, who fatally stabbed at the bus station in Rabat, for a banal story of dispute up in a bus, while the poor had a ticket with his seat number.
And these cases are only a few recent examples of the hundreds of cases of murders of sub-Saharan each year. Reports, press releases, press conferences stating that overwhelming situation no shortage of organizations of defense of human rights and rights in case AMDH (Moroccan Association for Human Rights) ; GADEM (Group Anti- racist defense and support of foreigners and migrants) ; ABCDS, ATTAC Morocco, and Doctors Without border regularly denounce the extreme violence against sub-Saharan Morocco. note in passing that these organizations have fewer powers to work properly, and under pressure from the Moroccan authorities. (Doctors Without Borders was forced to leave the country)

We are indignant that he had never seen or heard such reports from a sub-Saharan embassy in Morocco. We are equally appalled never see the countries from which we come to support their nationals in Morocco. Is not that the primary role of government is to protect its citizens ? Why in our country is still rolling out the red lurking on the Moroccan authorities, while they deal with sub-Saharan as subhuman ? So when the economic interests they pass before human interests. Morocco currently has a large and growing number of so-called illegal migrants in from Europe and other Arab countries, but we never saw them suffer inhuman and degrading treatment as that meted out to our friends, comrades and brothers from sub-Saharan Africa.

Minister, having regard to the foregoing we need of your voice against this discrimination and degrading that we inflict Morocco for the sole reason to prove that the Europ effectively fulfilled its role of European border guard . We hope that you will hear our call, and collectively, the dignitaries that you are not put in coherence, your words and deeds that all citizens expect from you.

Fabien Didier YENE : Old (SG Council of sub-Saharan migrants in Morocco : President of the Cameroonian community in Morocco : Founder of the Association of Development and Outreach Cameroonian migrants in the Maghreb Co-founder of Collective Communities in Sub-Saharan. Maghreb) : Consultant, Activist associativeEdogue Jean Louis : Former (Co-founder of the Association of Development and Outreach Cameroonian migrants in the Maghreb) : PhD student at the EHESS France - Paris Mamadou Bakayoko : Elder (Chairman of the Board of Migrants in Morocco, Morocco and Educator Caritas Foundation East-West)Paulin Kwanzibi : Old (Vice President of the Collective of Refugees in Morocco and Head of close associations AFVIC, ALCS and OPALS Casablanca ...) FranceWilly Bayanga : Elder (Chairman of the Board of Migrants in Morocco Shepherd at Bethesda Church) : Chairman of Migrants FranceEmmanuel Mbolela : Elder (President of the Association of Congolese Refugees in Morocco) : Hollander. Coordinator CERMAS (center of study and research in sub-Saharan migration)Pierre DELAGRANGE : Elder (President of the Collective Communities in Sub-Saharan Morocco) : JordanSerge HENGOUP : Old (Secretary General of the Cameroon Community Morocco) : Independent Journalist in Côte d’Ivoire
Sekou Keita (President of the Malian community in Morocco)

Fabien Didier YENE