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Tunisie : Répression contre les travailleurs alors que la crise s’aggrave

D 27 janvier 2022     H 12:30     A CSI     C 0 messages


La CSI fait part de sa vive préoccupation à l’égard de la répression antisyndicale exercée par les autorités tunisiennes sous le contrôle du président Kaïs Saïed.

La crise s’aggrave en Tunisie depuis que le président Saïed a congédié le premier ministre Hichem Mechichi l’an dernier, s’emparant du pouvoir absolu, dans un contexte de pauvreté et de chômage croissants et de gestion déficiente de la pandémie de COVID-19. Depuis le 25 juillet, Kaïs Saïed interdit au Parlement de siéger et assure lui-même le pouvoir législatif.

Le 13 janvier, les employés de la télévision publique, qui étaient en grève face au refus des autorités de renouveler leur convention collective, ont été encerclés par d’importantes forces de police et soumis à des interrogatoires. Certains employés ont ensuite été contraints de diffuser des émissions dans le but de briser la grève.

Le lendemain, date du 10e anniversaire de la révolution à l’origine de la destitution du dictateur Ben Ali, plusieurs dizaines de milliers de manifestants qui défilaient pour protester contre le gouvernement se sont heurtés au déchaînement de violence de la part de milliers de policiers, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau et ont frappé de nombreux manifestants. Plusieurs personnes ont été arrêtées de manière brutale ; certaines sont toujours en détention et font l’objet de poursuites.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « L’espoir qui est né de la révolution tunisienne est anéanti par l’attitude autocratique du président. Après avoir rejeté les demandes répétées de la centrale syndicale UGTT qui souhaitait travailler avec les autorités sur les problèmes du pays, il a recouru à la répression violente. L’UGTT a joué un rôle vital dans la révolution et continue d’occuper une place essentielle depuis. La CSI soutient l’UGTT et ses membres et fera tout son possible pour leur venir en aide afin de mettre un terme à la répression et de veiller à ce que le pays ne cède pas aux diktats du FMI, qui ne feraient qu’accroître la pauvreté et le chômage. »