L’Afsa dénonce le rachat des semenciers africains
11 novembre 2014 05:27 0 messages
L’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA) s’inquiète fortement des acquisitions récentes – par des multinationales de la semence – de larges secteurs de SeedCo, l’une des plus grandes compagnies semencières nées du terroir africain. Appâter les investissements étrangers des plus grandes multinationales semencières – dont la plupart doivent leur position dominante actuelle au fait qu’elles ont dévoré les compagnies semencières nationales, et leurs concurrents, par le biais d’acquisitions et de fusions – est une conséquence inévitable de la poursuite féroce de la marchandisation de l’agriculture en Afrique.
La transaction en question implique le groupe semencier géant Limagrain – la multinationale la plus importante de l’Union Européenne en ce qui concerne la production semencière et la recherche variétale – qui a investi 60 millions d’euros dans le rachat de 28% des actions de SeedCo. Au cours d’une autre transaction, SeedCo a accepté de vendre 49% des actions qu’elle possède dans Quton – l’unique compagnie semencière Africaine de coton – à Mahyco, le semencier de l’Inde. La société Mahyco est détenue à 26% par Monsanto et elle a créé avec ce dernier (à 50/50) Mahyco-Monsanto Biotech (MMB) qui sous-traite “ses événements de transformation” (Bt) pourle coton transgénique dans toute l’Inde. Il est intéressant de noter que Mahyco se spécialise aussi dans les variétés hybrides F1 de coton au contraire de l’Africain Quton qui propose également des variétés de coton non-hybrides, à savoir en pollinisation ouverte.
Ces acquisitions surviennent très peu de temps après que géant suisse des biotechnologies Syngenta ait racheté, en 2013, la compagnie semencière zambienne MRI Seed, dont la collection de ressources génétiques en maïs était considérée comme l’une des plus importantes et des plus diversifiées en Afrique. Par conséquent, cela signifie que trois des plus importantes multinationales des biotechnologies, Monsanto, Dupont et Syngenta ont fermement pris pied sur le continent africain afin de pouvoir influer sur les marchés de deux parmi les trois plus importantes espèces modifiées génétiquement, globalement parlant : le maïs et le coton.
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