Construire une plateforme socialiste plus forte en Afrique
24 juillet 2017 04:57 0 messages
2e Conférence « Panafricanisme aujourd’hui » : Construire une plateforme socialiste plus forte en Afrique
La 2e conférence sur le panafricanisme a clôturé ses travaux qui se sont déroulés les 30 juin, 1 et 2 juillet 2017 à Tunis.
Environ 200 personnes y ont participée et sont venues de :
– Afrique : Algérie (7), Maroc (9), Tunisie (45), Egypte (3), Burkina Faso (3), Cap-Vert (4), Congo (4), Côte d’Ivoire (2), Ghana (9), Kenya (1), Mauritanie (1), Lesotho (2), Mozambique (2), Niger (1), Nigeria (1), Sénégal (4), Zambie (25), Zimbabwe (7), Tanzanie (5), Afrique du Sud (22) ;
– Amérique latine : Argentine, Brésil, Cuba, Haïti, Équateur, Colombie, Venezuela ;
– Moyen-Orient : Palestine ;
– Asie : Népal, Philippines ;
– Europe : Allemagne, Espagne ;
– Amérique du Nord : États-Unis, Canada ;
Les deux organisations avec de fortes délégations sont :
– Le parti socialiste de Zambie ;
– Le syndicat sud-africain des métallurgistes (National Union of Metalworkers of South Africa (Numsa)).
On peut aussi citer :
– Le mouvement des sans terres au Brésil (MST) ;
– Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA) ;
– RAID ATTAC CADTM TUNISIE ;
– ATTAC Maroc-secrétariat international partagé du réseau CADTM ;
– Fédération Nationale du Secteur Agricole (Union Marocaine du Travail) au Maroc ;
– Syndicat national des marins pécheurs de la pêche côtière et hauturière au Maroc ;
– Le Parti socialiste des travailleurs d’Algérie (PST) ;
– Le Parti de gauche pour la résistance et alternative en Mauritanie ;
– Le Parti d’Annahj Addimocrati (La voie démocratique) au Maroc ;
– Courant Almounadil-a au Maroc ;
– Le Parti de tous les révolutionnaires africains de Tanzanie ;
– Les amis du Congo ;
– La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal ;
– Deux Heures Pour Nous, Deux Heures Pour Kamita au Burkina Faso ;
– Club Panafricain Universitaire en Côte d’Ivoire ;
– Forum socialiste de Ghana ;
– Centre de justice sociale au Kenya ;
– Le syndicat des travailleurs unis de l’alimentation (The United Food and Allied Workers Union (UFAWUZ)) au Zimbabwe ;
– Mouvement pour la souveraineté alimentaire au Ghana ;
– École du panafricanisme au Cap-Vert ;
– Front national démocratique du Philippines ;
– Front démocratique de la libération de la Palestine ;
– Vie et dignité en Égypte ;
– Organisation de la justice environnementale en Afrique du Nord (Algérie) ;
– Campagne de solidarité algérienne (Algérie) ;
– Association écologie pour l’environnement agricole vert (Tunisie) ;
– Ligue de la gauche ouvrière (Tunisie) ;
– Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Algérie) ;
– Comité populaire contre le gaz de schiste (Algérie) ;
– Campagne nationale pour le soutien des luttes sociales (Tunisie) ;
– Association War on Want au Royaume-Uni ;
– Etc.
Le comité d’organisation est constitué de l’Afrique du Sud (Syndicat Numsa), de la Zambie (Parti socialiste) et de RAID ATTAC CADTM Tunisie.
1. Le premier jour
Le premier jour (30 juin), après la séance d’ouverture, deux interventions ont été présentées : la 1re sur La quatrième révolution industrielle : implications pour les projets socialistes en Afrique. La 2e sur La croissance économique en Afrique au cours des deux dernières décennies : les échecs du néolibéralisme et les alternatives socialistes. Et en fin de journée, un atelier collectif en plénière sur les questions d’intérêt commun.
2. Le deuxième jour
Le deuxième jour, (1er juillet), des panels dans les deux séances de la matinée comprenant :
– L’analyse des piliers pour construire une plate-forme socialiste plus forte en Afrique ;
– Partis politiques socialistes : préalables, des structures et des alliances ;
– Syndicats : Les exigences du 21e siècle ;
– Paysans : l’agriculture écologique, la souveraineté alimentaire et les arrangements institutionnels ;
– Culture et émancipation : la base d’une culture alternative, socialiste.
Dans la séance de l’après-midi, des interventions ont été présentées sur :
– Genre : faire face aux structures patriarcales intégrées dans la classe, la religion et la tradition ;
– Modèle démographique changeant : les dividendes socialistes d’une population jeune.
3. Le troisième jour
Les travaux du dernier jour de la 2e conférence panafricaine (dimanche 3 juillet) se sont déroulés sous formes d’ateliers afin d’élaborer des recommandations concrètes pour les douze mois à venir. Les participant-e-s se sont partagé-e-s sur 8 ateliers :
– 1. Ecole Panafricaine et formation politique ;
– 2. Collaboration panafricaine sur les médias ;
– 3. « Think tank » socialiste pour le continent ;
– 4. Mise en réseau entre les partis politiques et les mouvements ;
– 5. Mise en réseau entre les mouvements paysans ;
– 6. Construction d’un mouvement de la jeunesse socialiste ;
– 7. Réseau panafricaine de femmes socialistes ;
– 8. Le mouvement syndical.
4. Les recommandations
4.1. École Panafricaine et formation politique
La construction d’une école d’éducation politique panafricaine ayant pour mission l’apprentissage socialiste collectif et l’échange d’expériences pour les partis politiques, les syndicats, les mouvements de femmes, les groupes de jeunes, les mouvements paysans et d’autres organisations populaires.
La création d’un secrétariat « Panafricanisme aujourd’hui » qui sera dirigé, au cours des deux prochaines années, par l’Union nationale des travailleurs du métal de l’Afrique du Sud (NUMSA) et le Parti socialiste (Zambie).
Une école Panafricaine de l’Afrique du Nord sera mise en place et une première session est programmée pour 2018.
4.2. Collaboration panafricaine sur les médias
– La mise en place d’un centre média pour la collecte et la diffusion d’informations progressistes ;
– Établissement de base de données ;
– Garantir la sécurité des informations circulées ;
– Intégrer activement les médias et les réseaux sociaux ;
– Mettre en place une plateforme de médias pour dépasser les barrières de langues, échanger des connaissances, développer le féminisme, le marxisme de gauche, et notre conception de gauche.
4.3. « Think tank » socialiste pour le continent
– Renforcer le Panafricanisme à partir des sections locales et qui intégrera tous nos domaines d’action ;
– Définir les critères d’éligibilité ;
– Statuer sur l’organigramme.
4.4. Réseautage entre les partis politiques et les mouvements
– Créer une base de données d’organisations de lutte ;
– Définir les outils dédiés aux réseautages et partage de l’information ;
– Décentralisation de la coordination vers les sous régions du continent ;
– Diffuser les informations entre les organisations et collecter les informations ;
– Établir un calendrier pour la concrétisation de ces plans.
4.5. Réseautage entre les mouvements paysans
– Droits des paysans dans les luttes (17 avril journée mondiale de la lutte paysanne) et auprès des organisations internationales (ONU, FAO) ;
– Droits humains à la souveraineté alimentaire (produire et alimenter sans pesticides et sans multinationales) ;
– Développer nos concepts sur la réforme agraire (redistribution des terres), et contre la marchandisation de l’eau et la terre (contre l’agro-business et pour une agroécologie) ;
– Intégrer la question des paysans appauvris migrants ;
– Mise en place d’une Plate-forme panafricaine pour un programme politique qui vise les paysans et les marins pécheurs (écoles de formation) ;
– Développer la solidarité internationale et la coordination avec les différents réseaux militants ;
– Établir une base de données pour les mouvements paysans et échange des expériences (les techniques de production respectueuses de l’environnement).
4.6. Construction d’un mouvement de la jeunesse socialiste
– Sensibiliser les jeunes aux réalités sociales ;
– Éducation politique anticapitaliste : intégrer l’aspect culturel, l’épanouissement des dons artistiques, organiser des festivals culturels, d’arts et de musique ;
– Créer des espaces de discussion ;
– Créer des cercles de réflexion ;
– Renforcer l’organisation des jeunes et la solidarité internationale pour unir les luttes internationales.
4.7. Réseau panafricaine de femmes socialistes
– Instaurer le principe de la parité dans nos organisations ;
– Mettre en évidence les luttes de femmes ;
– Éducation des femmes pour lutter efficacement contre leurs oppressions ;
– Criminalisation des violences contre les femmes ;
– Renforcer la conviction politique socialiste des femmes.
4.8. Le mouvement syndical
– Renforcer les organisations des salarié-e-s ;
– Organisation d’un forum syndicaliste pour diagnostiquer la situation du mouvement syndical et qui sera précédé par des forums locaux et nationaux de gauche ;
– Élaborer une plate-forme commune de notre conception syndicale en guise de feuille de route ;
– Organisation d’une école de formation politique pour les syndicalistes de gauche ;
– Développer la communication interne entre les syndicalistes de gauche (base de données).
5. Séance de clôture
Lettre de solidarité au nom de la rencontre panafricaine pour :
– Les prisonniers palestiniens en grève ;
– Le mouvement de contestation populaire au Rif au nord du Maroc ;
– Le Peuple Haïtien après 13 ans de colonisation ;
– La révolution bolivarienne au Venezuela ;
– Avec le peuple du Congo qui subit les massacres.
6. Agenda
– Une 3e conférence panafricaine est programmée pour l’année 2018 ;
– Organisation de deux rencontres : une pour les organisations socialistes et l’autre pour les mouvements sociaux et populaires qui sera plus large ;
– Le secrétariat du panafricanisme déterminera après concertation collective les dates et les lieux de ces prochaines rencontres. Il suivra également la concrétisation des recommandations des ateliers surtout au niveau des rencontres et espaces spécifiques ;
– 7 novembre 2017 : rencontre internationale au Venezuela : plus de 1 100 participant-e-s sont prévu-e-s dont 200 pour l’Afrique subsaharienne et 150 pour l’Afrique du Nord et la région arabe.
7. Autres activités à Tunis liées à cette 2e rencontre panafricaine
– Université d’été de RAID ATTAC CADTM Tunisie les 3, 4 et 5 juillet ;
– Rencontre pour un collectif de la souveraineté alimentaire en Afrique du Nord les 4 et 5 juillet.
Omar Aziki
ATTAC Maroc-Secrétariat international partagé du CADTM
3 Juillet 2017
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