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« La solution ne viendra pas des institutions mais de nous-mêmes ! »

Succès de la 4e édition de l’Université d’été du CADTM Afrique à Abidjan

D 24 août 2024     H 05:30     A CADTM Afrique     C 0 messages


En collaboration avec la Marche mondiale des femmes (MMF) et le Forum national sur les stratégies économiques et sociales (FNSES), la 4e édition de l’université d’été du CADTM Afrique, qui s’est déroulée cette année à Abidjan, en Côte d’Ivoire, intitulée « Regard féministe sur la crise de la dette en Afrique, la nécessaire réforme de l’architecture financière internationale et du régime fiscal mondial », a été un succès.

Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Burundi, Togo, Cameroun, Maroc, Tunisie, Gabon, Mali, République démocratique du Congo : des militantes et militants de mouvements sociaux, venu.es des quatre coins de l’Afrique, se sont retrouvé.es, du 25 au 28 à Abidjan, pour discuter de la situation actuelle de la dette publique en Afrique, de l’urgence de proposer des solutions panafricaines, mais aussi créer un dialogue interconnecté entre luttes féministes et questions économiques.

La première journée a débuté par deux tables rondes : une première retraçant l’historique de la dette africaine jusqu’à ses réalités actuelles, et une seconde sur l’endettement et la gestion de la dette en Côte d’Ivoire. Les luttes féministes africaines ont été au cœur des échanges à travers la thématique « Femmes africaines dans les mailles du capitalisme et du patriarcat ». Les militantes ont ainsi dressé un tour d’horizon des pratiques actuelles de microcrédits et surtout des résistances et des alternatives qui s’organisent contre ces pratiques, en particulier chez les travailleuses du secteur informel, en Côte d’Ivoire, au Maroc, au Sénégal ou au Togo. À travers notamment le cas de la Tunisie, les thématiques de l’impact du changement climatique sur la souveraineté alimentaire, l’urgence d’exiger des réparations, de défendre les bases d’une souveraineté alimentaire sur le continent contre les pratiques néocoloniales et capitalistes des institutions financières, ont été au cœur des échanges.

La deuxième journée a été axée sur l’analyse des accords de libre échange et du système de la dette comme outil du néocolonialisme en Afrique, notamment à travers un exposé retraçant les mécanismes de domination et d’accaparement des ressources qui ont dépossédé le continent africain et les populations, du XVe siècle jusqu’aux indépendances. Ont également été présentés, à travers le cas de la République démocratique du Congo, le lien entre la dette et les activités extractivistes et les répercussions environnementales et l’impact néfaste de ces activités sur les populations dans les zones minières. Une table ronde intitulée « Le rapprochement entre la banque des BRICS et l’Afrique, opportunités ou menaces pour le continent ? » s’est également tenue.

Sous l’impulsion de la Marche mondiale des femmes, la dernière journée a été l’occasion pour les participants et les participantes d’aller à la rencontre des femmes du village d’Anoumambo, dans la commune de Marcory, en Côte d’Ivoire. Travailleuses en lutte du secteur informel, paysannes et petites productrices d’attieké (dérivé du manioc) ont pu partager avec les militants et militantes leurs expériences et luttes communautaires. Des groupes de discussion et de travail ont été mis en place autour de quatre thématiques : l’environnement, la souveraineté alimentaire, l’entrepreneuriat féminin, et le lien entre la dette et l’accès à la santé.

Cette 4e université d’été du CADTM Afrique s’est déroulée dans la joie et la détermination. Elle s’est clôturée avec une remise de certificats de participation et la tenue d’une conférence de presse présentant l’ensemble des revendications et propositions formulées par les mouvements sociaux pour réformer le système financier international et exiger l’annulation des dettes illégitimes de l’Afrique.

Prochainement, nous publierons un compte-rendu plus détaillé des analyses et partages d’expériences qui ont rythmé les différentes tables rondes de ces trois journées de luttes en Côte d’Ivoire.