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Afriques en lutte vers un nouveau départ

D 18 juin 2012     H 19:26     A Paul Martial     C 0 messages


Une discussion s’est engagée
dans le Groupe de Travail
Afrique (GTA) du NPA sur le
changement de statut
d’Afriques En Lutte (AEL).

Si nous avons voulu dès le départ,
faire d’Afriques en lutte une
structure ouverte aux expressions
venant des différentes organisation
de la société civile, des syndicats
et des organisations politiques de la gauche africaine, AEL restait
l’émanation du Groupe de Travail Afrique du NPA et à ce titre
portait la parole officielle du NPA sur les questions africaines.
L’évolution de la situation tant en France que sur le Continent
nous amène à revisiter les formes organisationnelles d’AEL.

Au niveau de la France, la question de la lutte sans concession
contre l’impérialisme reste un impératif, comme l’atteste
l’actualité récente : Révélation de Bourgi sur les mallettes
remplies de billets pour financer des hommes politiques, enquête
sur les biens mal acquis des dictateurs soutenus par la France
comme Bongo, Nguesso ou Obiang et surtout un
interventionnisme grandissant y compris militaire sur le
Continent, comme en Côte d’Ivoire, en Libye, ou plus récemment
les interférences de la France dans le conflit sahélien qui a joué
une nouvelle fois le rôle d’apprenti sorcier en soutenant au départ
le MNLA. On connaît les conséquences désastreuses de cette
politique. Interventionnisme aussi diplomatique, la dernière en
date sont manoeuvres de soutien à la réélection de Jean Ping à la
présidence de la Commission de l’Union Africaine contre la
candidature présentée par l’Afrique du Sud,

Au niveau de l’Afrique nous assistons à plusieurs évolutions. La
plus marquante est évidemment le printemps arabe qui a
convaincu à grande échelle que les dictatures mêmes celles qui
apparaissaient les plus solides pouvaient s’effondrer sous les
mobilisations populaires.

Dans le camp de ceux qui luttent contre l’impérialisme une
tendance forte apparaît, celle d’un soutien acritique aux
dirigeants africains qui ont eu maille à parti avec l’impérialisme,
comme pour l’ivoirien Gbagbo ou le libyen Kadhafi. Ces militants
n’hésitent pas à tenter des mobilisations de solidarité avec leur
politique alors que ces personnages n’ont été que des
représentants des fractions de la bourgeoisie de leur pays.
D’autres illusions existent sur le camp des pays prétendument
progressistes qui aiderait l’Afrique ou devrait être un exemple
pour l’Afrique. On y fait allusion principalement à la Chine qui
pourtant ne fait que profiter de la division internationale du
travail qui conscrit le rôle de l’Afrique à un immense réservoir de
matière première où l’on peut puiser sans vergogne, sans se
soucier des conséquences sociales et environnementale, du
moment que l’on fournit aux quelques dictateurs locaux leurs
prébendes, prix de leur complicité.

Mais l’Afrique c’est aussi ces formidables mobilisations populaires,
ces grèves massives comme les fonctionnaires en Afrique du Sud
et au Botswana ou dernièrement la grève générale au Nigeria. Ce
sont ces manifestations en Ouganda au Burkina Faso contre le
pouvoir ainsi que ces mobilisations contre les usurpations de
pouvoir comme au Gabon ou au Sénégal.

Ces mobilisations nous les soutenons sans réserves, au même
titre que les révolutions tunisiennes, égyptiennes, ou libyennes.
En France, nous le savons le courant anticapitaliste qui regroupe
les militant révolutionnaires, la gauche radicale, les libertaires, les
écologistes radicaux sont actuellement divisés ce qui se manifeste
par des choix organisationnels différents. Certains sont au NPA,
d’autre dans des organisations libertaires ou dans le Front de
gauche. A cela s’ajoute de nombreuses personnes désorientées
par cette division qui se sont mis en retrait provisoire ou militent
dans des associations de solidarité internationale. Nous pensons
qu’il n’y a aucune raison valable pour que sur la question de
l’Afrique, de la solidarité avec les luttes africaines, la dénonciation
de l’impérialisme notamment français, les militants anticapitalistes
quelque soient leur différences, ne puissent travailler ensemble
dans un même cadre organisationnel, qui soit capable de devenir
un pôle de référence, tant dans la lutte que dans les débats avec
les autres forces de solidarité en France mais aussi avec les
organisations progressistes africaines.

C’est pour cela que nous somme en train de discuter sur la façon
de mettre Afriques en lutte à disposition de tous ces militants.

Afin que chacun puisse se sentir à l’aise, il apparaît nécessaire
qu’Afriques en lutte s’autonomise du NPA au niveau
organisationnel, qu’il ne soit donc plus l’émanation du secteur
Afrique du NPA mais qu’ils deviennent un outil animé par des
militants anticapitalistes africains et français.

C’est donc cette mutation que nous sommes en train de mener.
Bien sûr des sensibilités et des différences d’approches se font
jour, mais l’objectif est unanimement partagé, et déjà nous
pouvons lancer un appel à tous les personnes qui sont
intéressées par cet objectif de construire un pôle
internationaliste, anti impérialiste fort de soutien aux luttes des
populations en Afrique à nous rejoindre et faire vivre une
« Afriques en lutte » désormais autonome.

Paul Martial