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Déclaration du Coordinateur pour l’Afrique à l’occasion du 1er Octobre, « Journée Internationale pour les Personnes Agées »

Union Internationale des Syndicats de Retraités et des Organisations » de la « Fédération Syndicale Mondiale (UIS/ FSM)

D 7 octobre 2021     H 06:30     A Ibrahima SENE     C 0 messages


La célébration de la « Journée Internationale pour les Personnes Agées » (JIPA), ce 1er Octobre 2021, se déroule dans un contexte mondial, où les avancées scientifiques et technologiques en matière de vaccins, ont donné à l’Humanité, notamment à sa composante « Sénior », l’espoir de sortir de la pandémie Covid-19 avec ses multiples variants, qui, depuis Mars 2020, a paralysé autant l’activité économique des pays dans le monde entier, que la mobilité des personnes, tout en faisant des personnes âgées, sa cible privilégiée.

Malheureusement cet espoir est handicapé par la nature sociale du Capitalisme libéral qui a permis aux Multinationales du Digital et de la Biotechnologie que sont les GAFA et les BIG Pharma, de s’approprier de ces avancées technologiques pour s’enrichir davantage, en creusant les inégalités sociales au sein des pays Capitalistes, mais aussi entre pays développés et pays en voie de développement.

A la fracture sociale inhérente au système capitaliste, dont les personnes âgées sont les plus grandes victimes, ces multinationales y ont ajouté une fracture digitale et vaccinale entre pays développés et pays en voie de développement, en contribuant ainsi à la dégradation des conditions de vie des retraités et des personnes âgées.

C’est ainsi que la pandémie à accentué les tendances lourdes des relations de travail entre employeurs et travailleurs, de substitution des « Contrats de Travail », en « Contrats de Prestation de Service », dénommés « Ubérisation du Travail », fragilisant ainsi, non seulement les salaires, mais aussi les pensions de « Retraite par Répartition, en faveur des « Pensions par Capitalisation », pour livrer les ayants droit, à la merci de la spéculation du Capital financier contrôlé par les GAFA et les BIG Pharma.

Cette pandémie a donc révélé plus encore, la nécessité, pour l’Humanité, de mettre fin à ce système d’exploitation de l’Homme par l’Homme, de soumission et d’oppression d’un peuple par un autre, de sur exploitation des travailleurs salariés, de spoliation des ressources naturelles des pays des peuples opprimés, et de marginalisation des personnes âgées, qu’il considère comme un fardeau pour la société, en faisant d’eux des variables d’ajustement des coûts pour le Capital, et d’ajustement budgétaire pour les Etats du Capitalisme libéral, et non plus comme une richesse d’expériences et valeurs de solidarité humaine, dont le monde a besoin pour l’épanouissement de l’Humanité.

En Afrique, les Retraités et autres Personnes âgées souffrent d’avantage des méfaits de la pandémie, à cause d’une faiblesse congénitale des systèmes de retraites qui peine à couvrir tous les salariés de nos pays, et d’une absence totale de système de « Pension vieillesse » qui prendrait en charge les personnes âgées non- salariées.

En outre, la faiblesse des pensions de retraite servie, reflète celle des salaires que concède le patronat à ses travailleurs, le plus souvent victimes aussi, d’évasion sociale par le détournement éhonté de leurs cotisations pour leur retraite.

C’est tout cela qui fonde la nécessité dans le monde, et particulièrement en Afrique, de la jonction des luttes du mouvement syndical pour des salaires et retraites décentes, et de la lutte de toutes les personnes âgées, pour se libérer des entraves à leur émancipation économique, sociale, culturelle, et des maladies, que constitue le système d’exploitation Capitaliste dans sa phase actuelle de financiarisation de l’Economie mondialisée, « d’Ubérisation du Travail », de sur exploitation des peuples des pays qu’il domine, et de marginalisation accrue des « Personnes Agées ».

Au Sénégal, c’est la nécessité de cette jonction qui est prise en charge par les syndicats les plus représentatifs et les organisations des retraités, pour parvenir à cogérer, « l’Institut de Prévoyance Sociale » (IPRES), et la « Caisse de Sécurité Sociale » (CSS) qui prend en charge les « Accidents de Travail », de façon tripartite avec l’Etat et les organisations patronales les plus représentatives.

C’est cette jonction qui a permis de relever le SMIG de 33000 Frs à 56000 frs CFA, et d’instaurer une retraite minimale à hauteur de 90% du SMIG, et d’obtenir un accord avec le gouvernement, pour l’institution d’un « Pension minimale », pour les autres personnes âgées, dont les modalités de mise en œuvre sont encore à discuter avec l’Etat.

C’est encore cette jonction qui a permis d’obtenir la gratuité des soins de santé de base pour les personnes âgées, et la prise en charge totale par l’IPRES des soins de santé pour les retraités, contre laquelle s’érige la « Conférence Inter Africaine de Prévoyance Sociale » (CIPRES), au prétexte qu’elle ne l’a pas prévue dans les textes qui la régissent.

Cette attaque en règle des acquis travailleurs et des retraités, a rencontré une opposition ferme des syndicats et des organisations des retraités, qui nécessite un vaste mouvement de soutien au Sénégal et en Afrique, en exigeant l’extension de ces acquis à tous les retraités du secteur privé, comme le fait déjà l’Etat pour ses retraités, en prenant en charge en même temps, leur pension et leur santé.

Cette attaque participe de la volonté du FMI et de la Banque mondiale de confier la gestion des Retraites à des Fonds de Pensions, et la santé des Travailleurs et des Accidents du Travail, au secteur médical et aux Agence d’Assurance privés, dans un contexte où la pandémie a démontré, le coût social énorme payé par les travailleurs, les Retraités et Personnes âgées, aux politiques de désengagement de l’Etat du domaine de la Santé publique dans le monde entier.

Il est ainsi établi qu’il est impossible de sortir durablement de la pandémie de Covid-19 et de ses variants, sans un retour significatif de l’Etat dans le secteur marchand pour relever l’Economie, et dans le secteur de la Santé public, pour assurer une véritable sécurité sanitaire aux populations.

Dans tous ces deux domaines, le Privé a atteint ses limites économiques et sociales.

En prendre la pleine mesure, est le gage pour tous les peuples du monde, d’une justice économique, digitale, sociale et sanitaire, afin de soustraire l’Homme, par son Travail, du besoin, du vice, de l’ennui, de la criminalité, de l’insécurité, et des guerres.

Pour un monde de paix, de respect de la souveraineté des Peuples et de Coopération mutuellement avantageuse entre les pays, à la place de libre concurrence, qui introduit le loup dans la bergerie !

Vive la solidarité entre les syndicats et les organisations des Personnes Agées

Ibrahima SENE PIT/SENEGAL

Coordinateur pour l’Afrique de « l’UIS / FSM »

Fait à, Dakar le 1er Octobre 2021