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Le Peuple martiniquais se révolte contre les effets du colonialisme

D 22 octobre 2024     H 14:00     A Fode roland DIAGNE     C 0 messages


Une étude de l’Insee France fait état d’un « différentiel de prix à la consommation moyen de 14% entre la Martinique et la France hexagonale ». Un écart qui atteindrait « 40% pour les produits alimentaires, qui représentent 15% des dépenses des ménages ».
Le Collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens à l’origine de la mobilisation depuis le 1er septembre poursuit la mobilisation populaire et dénonce l’annonce par l’État colonial français d’un « accord ». « Le peuple en total désaccord a décidé de poursuivre le mouvement … On est ultra-déterminés. On maintient les blocages, on maintient tout. Le combat, c’est jusqu’à obtenir gain de cause » » a déclaré le leader de ce mouvement social contre la vie chère Rodrigue Petitot.
La Martinique connaît toujours des barrages filtrants tenus par des militants, et un couvre-feu est toujours en cours jusqu’au 21 octobre. Depuis le début de la mobilisation, l’île dénombre 3 morts et 10 blessés.
En Martinique, sur les 350 000 habitants que compte l’île, 34 500 foyers sont au RSA, soit 59 000 personnes, et une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté soit 76 000 personnes.
Ce mouvement qui embrase l’île rappelle la lutte historique menée cinquante ans plus tôt, appelée grève marchante, où les grévistes se déplaçaient de plantation en plantation. Le militant indépendantiste Alex Ferdinand était l’une des figures de « Septembre 1870 », du nom d’une insurrection dans le sud de l’île en 1974. Il se rappelait que « Les békés (familles issues des colons esclavagistes qui contrôlent l’économie de l’île – NDLR) n’ont pas facilement cédé. Nous avons arraché de faibles augmentations de salaire et amorcé le paiement des heures supplémentaires. Mais nous avons surtout obtenu des conventions collectives ».
Après la lutte contre la « profitation » en Guadeloupe dirigée par Elie Domota, c’est au tour de la Martinique dans le sillage de la Kanaky indépendantiste de s’embraser. Ces luttes sociales contre la vie chère sont les formes que prend le mouvement vers l’inévitable indépendance à venir des dernières colonies françaises.
Octobre 2024