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Ouganda : Trois émissions de radio brutalement interrompues par la police

D 27 avril 2019     H 05:05     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Reporters sans frontières (RSF) condamne l’interruption musclée par les forces de l’ordre ougandaises de trois programmes de radios privées pour empêcher la prise de parole d’un chef de l’opposition.

Hope Radio, Kiraa FM et Mubende FM, trois radios locales privées, ont subi respectivement le 4 avril, le 13 avril et le 18 avril, une intrusion de la police dans leur locaux pour les empêcher de conduire une interview de l’ex-chef de file de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle à quatre reprises, Kizza Besigye. Le mode opératoire des forces de sécurité est à chaque fois similaire : un assaut armé rapide des studios pour interrompre l’émission en cours et suspendre l’antenne. Aucune décision officielle de l’organe de régulation des médias, la Commission ougandaise de la communication (UCC), ni de décision relevant d’une autorité judiciaire n’ont été présentées pour justifier de ces arrêts impromptus.

“La multiplication de raids armés contre des médias qui donnent la parole à un opposant est doublement condamnable. En plus d’être une pratique illégale, elle porte atteinte au pluralisme des idées, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Il est impératif que les autorités cessent de verrouiller le débat public et mettent fin cette traque persistante des informations critiques à deux ans de l’élection présidentielle.”

La liberté d’informer attaquée de toutes parts

Depuis 2015, l’Ouganda a perdu 28 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. La critique du régime et de son président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, conduit de plus en plus souvent à des arrestations, des agressions de journalistes et à l’intensification de la censure. Le président n’hésite plus par ailleurs à insulter publiquement et ouvertement les professionnels de l’information et à détériorer leurs conditions de travail. En septembre 2018, une taxe sur les réseaux sociaux a été introduite pour entraver la circulation de l’information.